Après les « Blancos » de Manuel Valls, le « racisme anti-Blanc » évoqué par Jean-François Copé fait vaciller un peu plus encore le tabou chancelant du multiculturalisme à la française. Une nouvelle génération de politiques prêts à ôter les ornières qui pourrissent depuis des décennies le débat politique national.
Après Manuel Valls, chantre d’une gauche débarrassée de ses alibis sociologiques et de son discours anti-France, qui avait remué le cocotier socialiste en regrettant qu’il n’y ait pas de « blancos » dans un marché populaire d’Evry où la mixité culturelle se limitait aux « minorités visibles », Jean-François Copé vient de jeter un pavé dans la mare en dénonçant le « racisme anti-Blanc » perceptible dans certaines banlieues sensibles.
Le mythe du vivre-ensemble harmonieux, tissé depuis des décennies par les politiques de tous bords, est-il en train de tomber ? Le credo multiculturaliste semble en tout cas s’effriter. Les quadras de la politique reconnaissent désormais que les enjeux d’immigration et les différences culturelles sont générateurs de déséquilibres.
Car la ségrégation culturelle et raciale est devenue, qu’on le veuille ou non, une norme de notre société. Jean-François Copé a raison d’évoquer ces quartiers où les « gaulois » sont non seulement minoritaires, mais où ils ne sont plus les bienvenus et sont même considérés comme des étrangers.
Au melting-pot rêvé par la gauche et les sociologues du multiculturalisme, s’est substitué une guerre de positions où les « blancos » ne sont plus tolérés sur certains marchés de France réservés aux « minorités visibles ».
Le tabou semble donc en passe de tomber sous la férule d’une nouvelle génération de politiques, enfants désabusés de la mièvrerie post-soixanthuitarde. Une génération qui n’a guère de solutions à offrir mais qui propose pour la première fois depuis longtemps de poser un diagnostic réaliste et pragmatique sur la situation du pays.
Un pays qui va devoir s’inventer un avenir avec une population éclatée, dont une partie déteste l’autre (se détestant peut-être elle-même), pour laquelle le vivre-ensemble se résume au sempiternel slogan associatif : tolérance. Tolérer son voisin ; c’est déjà un début mais c’est un peu maigre pour faire une Nation.