L’opération policière qui a permis ce week-end de démanteler un réseau islamiste aux quatre coins du pays illustre un phénomène inédit du terrorisme en France : les nouveaux djihadistes sont des Français, convertis tardivement à l’Islam pour certains. Et si le terrorisme salafiste devenait une étape obligée pour les caïds de banlieue ?
Le profil des islamistes arrêtés ces dernières heures par les forces de l’ordre dresse un nouveau portrait-type du terroriste. Bien loin du GIA et des poseurs de bombes de 1995, la cellule à l’origine d’un attentat contre une épicerie juive à Sarcelles et qui prévoyait de lancer une série d’attaques antisémites, est constituée de Français (y compris de souche) n’ayant d’autre revendication politique que d’importer la charia jusqu’à nos frontières.
De jeunes français originaires de banlieue, dont les parcours de vie se ressemblent et ressemblent aux dérives occultées des sauvageons des quartiers. De jeunes micro-délinquants (agressions, incivilités, trafics de haschich, brefs séjours en prison,…) dont le nihilisme a croisé la route de l’Islam radical.
A l’image d’un Mohammed Merah, la pellicule islamique est bien trop mince pour dissimuler les réalités de jeunes hommes désocialisés et sans éducation (y compris religieuse). De jeunes Français, nés en France, mais qui ont construit une détestation de leur pays à mesure qu’ils sombraient dans la délinquance. Une détestation savamment entretenue par les alibis sociologiques à la délinquance et les discours anti-France longtemps hégémoniques dans les médias nationaux (où le voyou de banlieue était une victime de la violence de la société et de l’indécrottable racisme des « petits blancs »).
Reste à savoir si le djihad est une simple mode passagère dans les quartiers (où la burqa a remplacé le string depuis le 11 septembre, comme si seul un excès pouvait en chasser un autre) ? Ou est-ce au contraire l’aboutissement absurde et sanguinaire du multiculturalisme qui a déboussolé de larges franges de la société française, et notamment celles issues de l’immigration à qui on n’a jamais pu dire à quel pays elles devaient s’intégrer.
Les hommes qui se sont faits arrêter ce week-end ne sont pas des cas isolés. Leurs profils rappellent étrangement ceux qui ont semé la mort dans le métro de Londres en 2005. Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur a d’ailleurs annoncé que q’autres arrestations devraient intervenir dans les jours à venir.