Jean-François Copé est-il devenu fou ? Malmené dans les sondages, voyant son rêve d’hégémonie sur la droite républicaine s’effondrer face à l’humaniste François Fillon, le député-maire de Meaux en est réduit aux dérives droitières les plus nauséabondes : la stigmatisation et la remise en cause du multiculturalisme à la française (qui a pourtant mille fois fait ses preuves).
Quelle mouche a donc piqué Jean-François Copé pour aller piocher dans le dictionnaire du Front National et balancer dans le débat public des idées qu’il serait plus sage d’enfouir au fond de nos consciences.
Du racisme anti-blanc ? Peut-être. Un peu. Mais faut-il vraiment en parler ? Il est irresponsable de jouer avec le feu de la peur de l’Autre et les crispations identitaires des Français dits de souche (ne sommes-nous pas tous des enfants d’immigrés ?)
Des voyous d’obédience musulmane feraient la loi dans les banlieues ? L’Islam y serait devenue une religion officielle court-circuitant les principes de laïcité ? Encore une fois, que cela soit vrai ou pas, ce n’est pas le problème. Les propos ultra-droitiers de Jean-François Copé (dont faut-il encore rappeler le caractère électoraliste ?), ne visent qu’à diviser là où le président de la République dans sa grande sagesse républicaine, cherche à rassembler et à éviter les discriminations.
Des problèmes dans les banlieues ? Des problèmes avec des Français, enfants de l’immigration maghrébine qui haïssent leur pays et leurs concitoyens ? Des problèmes avec l’Islam ? Peut-être y en a-t-il à la marge dans certains quartiers. Mais il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs comme essaye de nous le faire croire une certaine droite.
Le flirt de Nicolas Sarkozy avec les thèses de l’extrême-droite est incontestablement responsable de la banalisation des idées du FN. Ce n’est pas la situation du pays qu’il faut changer, mais le venin de la peur inoculé par certains cyniques de l’UMP.
Hier Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui Jean-François Copé. Demain Marine Le Pen ? Les forces républicaines et humanistes ne doivent jamais rien concéder à l’hydre fasciste.