Une fois encore, le monde occidental va se pâmer d’admiration pour le Bhoutan, toute fraîche monarchie constitutionnelle et véritable théocratie bouddhiste, qui après avoir inventé le « Bonheur national brut » (en lieu et place du PIB et autres indices de développement) promet aujourd’hui de devenir le premier pays 100% bio.
L’adoration de l’Occident pour le Tibet et son théocrate en chef est totalement has been. Le cool du moment, c’est le Bhoutan. Petit pays enclavé entre l’Inde et la Chine au beau milieu de l’Himalaya qui a su se « marketer » en pays de cocagne pour Occidentaux en manque de pureté spirituelle et de plaisirs simples.
Tout a commencé dans les années 1970 avec l’instauration d’un indice unique au monde : le bonheur national brut. Une appellation totalement vide de sens que Jacques Attali n’aurait pas renié. L’occasion surtout pour la « terre du dragon » de se positionner sur un marché très lucratif : celui du tourisme de riches.
Car non content de son BNB, le Bhoutan a pour autre caractéristique de n’accorder qu’au compte-goutte (et contre espèces sonnantes et trébuchantes) ses visas touristiques. Limitant de fait l’accès à ses frontières aux seuls Européens et Américains fortunés.
Et comme un bon plan marketing doit être conçu sur le renouvellement des idées, le gouvernement local a décidé de pousser plus loin encore son positionnement marketing orienté vers les CSP++ tendance écolo chic, en comptant devenir le premier pays 100% bio de la planète.
Le Bhoutan espère devenir dans les années à venir le premier pays dont 100% de la production agricole sera biologique. Une posture tenable pour un pays de 700.000 habitants qui se classe au 139e rang des pays développés, juste derrière le Kosovo et un poil devant l’Angola.