Où se situent les valeurs et l’identité de la droite française ? A quel moment ses dirigeants dérivent vers l’extrême-droite ? En somme, où se situent les bornes du bon goût républicain ? Les médias de gauche s’arrogent le droit de décerner des brevets de respectabilité aux uns et aux autres… avec en toile de fond l’interminable procès du sarkozysme et de ses « crispations identitaires ».
C’est Nicolas Demorand, orfèvre de la pensée de l’arasement et du culte de l’indifférencié, qui a lancé les hostilités dans son éditorial de vendredi dans Libération : d’accord pour tolérer à nouveau la droite française dans le cadre policé du débat démocratique, à condition que cette dernière abjure les idées nauséabondes du sarkozysme. Qu’elle avalise en somme la bouillie idéologique (multiculturalisme, progressisme, européisme,…) véhiculée par des médias post-soixanthuitards toujours aussi arrogants et dominateurs.
La seule vraie question posée par le sarkozysme finissant. En clair: quelles sont désormais les valeurs de la droite républicaine et celle-ci résistera-t-elle au magnétisme empoisonné du FN ?, se demande Nicolas Demorand
Tolérer la droite à condition qu’elle se plie au culte ancestral de la démonologie frontiste. Ne nous y trompons pas, le pêché originel du sarkozysme n’aura finalement pas été, pour Nicolas Demorand et ses camarades de la deuxième gauche, le pseudo libéralisme et la prétendue casse sociale de sa politique. La tâche indélébile de l’héritage sarkozyste (encore qualifiée jeudi « d’hystérie » par Le Monde) aura bien été de s’adresser aux électeurs du Front National sur le terrain sacrilège des valeurs et de l’identité nationale… et ainsi de banaliser le discours frontistes.
Or, s’il est bien une hystérie dans la vie politique française, c’est bien celle qui consiste à exclure par principe, et pour toute éternité, du débat public un parti qui représente près d’un électeur sur cinq et dont le populisme n’est guère plus choquant (ou extrême) que ceux professés avec la bienveillance des médias par Jean-Luc Mélenchon ou Cécile Duflot.
Car force est de constater, et sans même que l’on puisse assurer que Nicolas Sarkozy en ait réellement été le moteur, qu’une digue a sauté au cours de ces dernières années. Non pas cette « digue républicaine » qui nous prémunirait contre la peste brune, mais celle faite de fadaises anti-racistes et précautionneusement montée par une petite élite politico-médiatique qui dictait à la France ce qui était de bon ton de penser.
Sentant que la situation leur échappe, les médias de gauche (Libération en tête) en sont réduits à supplier les dirigeants de droite de se soumettre encore et toujours à leurs dogmes débilitants. Et certains sont d’ailleurs prêts à le faire tant il est plus facile de ne pas agresser frontalement la grande caste des journalistes.
Et roulement de tambour… Nicolas Demorand de nous laisser comprendre à la stupéfaction générale à qui ira sa préférence :
Dans la droite ligne de ce que fut toujours sa famille politique, la réponse de François Fillon fut claire, tout comme son refus de renvoyer dos à dos socialisme et extrême droite en cas de triangulaire.