Des deux côtés de l’Atlantique, les dernières élections présidentielles n’ont pas été gagnées au centre mais à la marge. Une situation inédite où le politique ne cherche plus à générer du consensus, mais à séduire des « niches électorales » à la manière d’un marketeur. Michel Geoffroy (Polémia) décrypte cette nouvelle donne « post-démocratique » où les communautarismes sont roi.
« La victoire électorale dans les post-démocraties se gagne désormais sur les marges dans une stratégie de niches électorales qui se trouvent aussi être principalement des niches ethniques, immigration de peuplement oblige. […] Mais les niches ne sont pas seulement ethniques. Elles peuvent être de toute nature : sexuelles, écologistes, économiques, religieuses, etc. […]
En post-démocratie la théorie du marché politique s’applique pleinement, en effet : il est plus rentable de capitaliser sur des groupes ciblés que l’on peut mobiliser que de tenter de séduire tout le monde par un programme forcément complexe, voire contradictoire. […]
Des deux côtés de l’Atlantique, cette stratégie de niche a permis à des candidats d’être élus malgré une absence de dynamique en leur faveur, car dans un régime de bipolarisation, de droit comme de fait, il n’y a pas de raz de marée électoral : les élections se gagnent, au contraire, à très peu de voix.«
Et de prendre pour exemple les campagnes électorales victorieuses de Barack Obama et de François Hollande, et notamment l’exploitation faite des niches communautaires :
« Aux Etats-Unis, le vote blanc s’est dispersé entre démocrates, républicains et abstentionnistes, alors que les minorités se sont concentrées sur le candidat démocrate. En France, les Français de souche se sont dispersés entre l’abstention et les différentes familles politiques, alors que les personnes d’origine allogène se sont concentrées sur le vote socialiste.«
Enfin, Michel Geoffroy conclut en expliquant que les droites devront mobiliser les électorats blanc s’ils elles veulent pouvoir contrebalancer l’influence politique des minorités manipulées par les discours clientélistes de la gauche ou des démocrates aux États-Unis.
« Le moteur de la post-démocratie, dans un monde occidental ouvert à l’immigration de peuplement, est de substituer, à la dynamique majoritaire « un homme une voix », une logique oligarchique d’affrontement de niches minoritaires. La droite en France n’a aucun avenir si elle ne s’adapte pas à cette nouvelle règle du jeu. A elle la responsabilité de mobiliser la niche des Français européens et blancs. »