Bachelot heureuse de passer du ministère à la « vraie vie »

Dans une interview pour « TéléObs », Roselyne Bachelot, l’ancienne ministre reconvertie dans l’animation télévisuelle, a évoqué son changement de statut. Elle se dit comblée par sa nouvelle situation qui lui permet de redécouvrir « la vraie vie ». Un entretien qui en dit long à la fois sur la déconnexion du réel de nos dirigeants politiques et sur les valeurs engendrées par la société du spectacle.

« Je tourne les pages de la vie sans regret« , c’est avec ces mots que Roselyne Bachelot, ministre de l’Écologie et du Développement durable de 2002 à 2004, ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports de 2007 à 2010 et ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, de 2010 à 2012, évoque sa nouvelle vie de starlette de la TNT, où elle officie comme chroniqueuse dans l’émission de la chaine D8, le Grand 8, animée par Laurence Ferrari.

Qu’une femme ayant exercé de telles responsabilités se contente de ça est assez instructif sur les mentalités contemporaines.

Le première argument brandi par Bachelot pour justifier son renoncement à la vie politique est celui de la « proximité », terme galvaudé qui signifie désormais une sorte de médiocrité, une volonté du peuple de voir des gens normaux, simples, comme eux. Bref, il s’agit de l’érection du passable, du banal, du petit en vertus cardinales.

« Après avoir été escortée pendant trente ans, je redécouvre la vraie vie », précise-t-elle, avant d’exprimer sa volonté de « parler de tout, de la vraie vie des gens ».

L’aveu innocent de l’ancienne ministre démontre à la fois cette nouvelle aspiration au médiocre d’une civilisation, illustrée par l’avènement de la téléréalité et la déconnexion croissante des dirigeants politiques, placés dans des bulles, isolés du reste de la population et qui ne comprennent plus rien aux problèmes concrets sur lesquels ils légifèrent pourtant.

Finalement, Roselyne Bachelot ne fait que participer au nivellement par le bas ambiant, alimenté par un relativisme exacerbé : il n’existe plus de beau, plus de vrai, plus de bien puisque « chacun a sa vérité », « les gouts et les couleurs ne se discutent pas », »ce qui est bien dans certaines civilisations peut être mal vu dans d’autres »…

Désormais, l’excellence, la recherche esthétique, la défense de valeurs sont des concepts désuets, qui ont été balayés par le nihilisme ambiant imposé par Mai 68 et ses acteurs.

Et derrière ce relativisme qui met à mort le principe même de valeur, Bachelot laisse entrevoir, dans une autre interview sur le même sujet, par quoi la morale et la vertu ont été remplacées : « Je gagnerai plus d’argent que lorsque j’étais ministre« , déclarait-elle au moment de sa réorientation professionnelle…

 

 

 

 

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