Quand politique et variété ne font plus qu’un : samedi soir, dans l’émission de Laurent Ruquier, « On n’est pas couché », la ministre ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique, Fleur Pellerin, a chanté en duo avec la vedette bretonne, Nolwenn Leroy. Et si le hollandisme n’était qu’un avatar rosacée du sarkozysme ?
Symbole de la diversité dans le gouvernement, Fleur Pellerin était venue sur les plateaux de France 2 pour répondre aux questions de Laurent Ruquier et de ses chroniqueurs au sujet de l’évolution de l’économie numérique, sur les bras de fer entre l’état et Google et plus globalement sur l’actualité politique.
Pourtant, la jeune ministre, diplômée de Science Po puis de l’ENA, n’a rien trouvé de mieux à faire que de céder aux exigences du maitre de cérémonie, Laurent Ruquier et de chanter une balade en duo avec l’ancienne gagnante de la Star Academy, Nolwenn Leroy. La ministre n’a pas oublié de rappeler que sa fille et elle-même sont fans de la chanteuse bretonne.
La tendance de la vie politique française, depuis plusieurs décennies est à la désacralisation de la fonction politique. Les hommes et femme politiques doivent à tout prix, sous peine d’être comme méprisants et hautains, faire en sorte de prouver qu’ils sont des êtres humains « normaux », qu’ils sont de parfaits messieurs-dames tout le monde.
En entendant Fleur Pellerin nous livrer les détails de sa vie privée sans pudeur, devant des milliers de téléspectateurs, comment ne pas penser à Nicolas Sarkozy faisant une petite blague sur la beauté de Carlita ? A Olivier Besancenot qui se faisait passer pour un banal facteur, à Barack Obama qui joue au basket ou danse sur les plateaux télé ?
La société du spectacle est en train de prendre le pas sur la politique. Les shows de campagne en témoignent : ils sont de plus en plus gros, avec de plus en plus de moyens et les politiques y laissent de plus en plus la place aux « artistes engagés » et à leurs shows.
François Hollande et ses acolytes veulent faire croire qu’ils prennent Nicolas Sarkozy à contre-pied, ils ne sont que la facette médiocre de ce nivellement par le bas de la vie politique. L’objectif est toujours le même : montrer aux électeurs qu’on est comme eux, que ce soit en racontant les premiers biberons de son enfant, en se faisant le chantre de la normalité ou en chantant à la télévision avec Nolwenn…
On aurait pu attendre de la part de nos gouvernants qu’ils soient au dessus de la moyenne, qu’ils soient mieux que les citoyens lambda. On sait désormais que l’excellence, le dépassement de soi, le talent sont des valeurs nuisibles aux politiques ambitieux.