Dire que certains mauvais esprits accusaient la bande à Edwy Plenel de rouler pour François Hollande et le parti socialiste ! L’alternance aura eu raison de ces billevesées : Mediapart n’a qu’un parti, celui de l’insinuation et des scoops bon marché. Une méthode héritée de ces fameux tabloïds anglo-saxons que les journalistes français n’évoquent qu’en se bouchant le nez…
Si contre tout hasard, Edwy Plenel tombe sur ces ligne, il doit s’en friser les moustaches. Le fleuron du journalisme d’investigation qualifié de tabloïd ; amalgamé à la presse de caniveau que Rupert Murdoch essaime à travers la planète. Et pourtant. Comment ne pas réaliser cette voracité commune à enquiller les scoops sulfureux… sans trop se poser de questions sur la véracité des faits soulevés.
« Une source m’a dit… » comme étendard de la déontologie journalistique, la joyeuse troupe de Mediapart est à l’affût des relents de scandales et de toute information pouvant (encore un peu plus) délégitimiser le politique.
En accusant le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, d’avoir détenu un compte en banque non-déclaré en Suisse (ce qui, admettons le, la fichrait mal pour le ministre en charge de la lutte contre l’évasion fiscale), Mediapart joue (à l’envers) sa partition maintes fois répétée lors des affaires Bettencourt, Woerth ou Sarkozy.
Obtenir une condamnation médiatique indélébile sur la foi d’accusations parcellaires et pour le moins douteuses (dans le cas Cahuzac, c’est un fonctionnaire des impôts, en froid avec sa hiérarchie qui est la « source » des journalistes de Mediapart). Se draper dans la posture du défenseur de la démocratie et d’une presse indépendante. Et tant pis s’il s’agit, sans raisons valables) de jeter l’opprobre sur un responsable politique qui ne se dépêtrera jamais du venin du soupçon.
Contrairement à ce que pense Edwy Plenel, le journalisme ne se réduit pas à dénicher (ou à inventer) des Watergate. Si le journalisme joue évidemment un rôle dans l’équilibre des pouvoirs, c’est justement en ne cédant pas aux sirènes du sensationnalisme et de l’accusation à tout va.
Un journalisme responsable qui ne colle hélas pas avec le modèle économique de Mediapart qui a besoin de garantir à ses abonnés leur ration de scoops sulfureux si Edwy Plenel ne veut pas voir son chiffre d’affaires dégringoler avec la même rapidité qu’il a grimpé. Une motivation suffisante pour stimuler l’imagination des journalistes de Mediapart.