Les failles des services d’urgence

Le Samu est mis en cause à la suite de la mort de Naomi Musenga, 22 ans et mère d’une petite fille, dont l’appel de détresse a été pris à la légère. En février dernier, une étudiante s’était présentée aux urgences de Lyon, avant d’être renvoyée chez elle. Après ces deux décès, de nombreuses questions se posent, notamment sur les failles des services d’urgence. 

Naomi Musenga : sa mort choc l’opinion publique

Cinq mois après le décès de Naomi Musenga, le SAMU de Strasbourg est sous le feu des critiques. En effet, en décembre dernier, une opératrice téléphonique s’était moquée d’une patiente, ne prenant pas ses plaintes en considération. Naomi Musenga est envoyée de services en services, et finit par se faire dire qu’elle allait «  mourrir un jour, comme tout le monde ». L’opératrice du SAMU lui conseille alors d’appeler SOS Médecins, plus apte à la prendre en charge.

A la suite de la diffusion du terrible enregistrement, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a demandé une enquête administrative pour « faire la lumière » sur la prise en charge de la jeune mère de famille. L’opératrice, qui avait répondu à l’appel ce jour là, a été suspendue de ses fonctions, et sera interrogée dans le cadre d’une enquête interne.

De graves erreurs de jugement

Le 23 février, une étudiante de 19 ans avait trouvé la mort, malgré deux visites aux urgences. Ces dernières l’avaient renvoyée chez elle. La jeune femme souffrait d’une otite sévère, mal considérée par le personnel présent sur place. Les proches de la jeune victime avaient alors décidé de porter plainte pour erreur médicale.

Bien que les deux affaires ne soient pas liées par l’erreur médicale, dans les deux cas, l’issu a été fatale. Comment se fait-il que des patientes soient aussi peu prises en considération par le corps médical ? Est-ce par manque de moyens ?

Pour Patrick Pelloux, médecin urgentiste, « les appels au SAMU ont plus que triplé. En clair, un Français sur trois passe chaque année par lui, mais nous n’avons pas redimensionné les centres d’appel pour répondre à l’ampleur de la demande », dit-il, dénonçant la mise en place « inacceptable » de « véritables “call centers”. 

« On a des soignants épuisés, stressés, en burn-out, qui deviennent détachés de la souffrance du patient », ajoute-t-il.

 

 

 

 

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