Aliou Boubacar Diallo, l’un des principaux opposants au président malien Ibrahim Boubacar Keïta (dit IBK), a réclamé la tenue d’une élection présidentielle « transparente et crédible » à la fin du mois de juillet, à l’occasion d’un entretien avec l’Agence France Presse (AFP). Une mise en garde qui intervient dans un climat de défiance grandissante entre le régime et l’opposition malienne.
« Le régime IBK a montré sa grande incapacité à organiser des élections, on ne doit pas le laisser seul organiser ces élections-là », a prévenu Aliou Boubacar Diallo, avant de préciser qu’il est « important que ces élections se fassent et (qu’elles se fassent) de manière transparente et crédible. Il en va de la survie même de l’Etat du Mali ».
Une mise en garde qui démontre le manque de confiance de l’opposition malienne à l’égard de la volonté du président IBK de tenir ses engagements institutionnels. Des rumeurs insistantes à Bamako font état de la volonté du camp présidentiel de repousser le scrutin, dont le premier tour est prévu le 29 juillet, à une date ultérieure.
« Il faut que ce processus électoral ne soit pas pris en otage par l’incapacité du gouvernement actuel à organiser les élections », a ensuite affirmé M. Diallo, en faisant référence aux reports successifs de plusieurs scrutins locaux depuis l’arrivée au pouvoir d’IBK, que le gouvernement a justifié par la situation sécuritaire du pays.
Aliou Boubacar Diallo a réclamé « l’implication de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie), de l’Union européenne et de la Minusma (Mission de l’ONU au Mali) pour que ces élections puissent se faire. Nous devons tous nous impliquer, opposition, majorité, partenaires bilatéraux et multilatéraux pour que cette élection ne soit pas une mascarade ».
Aliou Boubacar Diallo, un riche homme d’affaires de 58 ans, est le candidat du parti ADP-Maliba pour la présidentielle malienne. Néophyte en politique, il souhaite incarner une dynamique de changement face à la classe politique traditionnelle. Soutenu par de nombreux dignitaires religieux et des représentants de la société civile, cet ancien allié d’IBK est désormais considéré comme son rival le plus dangereux.