Alexandre Benalla n’a fini pas de faire la une des journaux. Depuis l’affaire de son déplacement malien en décembre, ce sont ses passeports diplomatiques qui intéressent. La commission d’enquête du sénat cherche à comprendre les enjeux éventuels liés à la détention de ces passeports après son licenciement.
Près de deux mois après la suspension de ses travaux, la commission présidée par Philippe Bas a repris ses investigations et peut les mener jusqu’au 28 janvier. Ce matin, le directeur de cabinet de l’Elysée, Patrick Strzoda, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, et le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ont été interrogé. Selon le directeur de cabinet, Benalla a employé une vingtaine de fois ses passeports diplomatiques depuis son renvoi en juillet. Cette information est en contradiction avec les propos tenus, sous serment, par Alexandre Benalla lors de sa propre audition au sénat le 19 septembre.
Benalla a aussi obtenu un passeport de service qu’il avait demandé par « une note dactylographiée à en-tête du chef de cabinet » de l’Elysée. « On est confronté à un monsieur qui, visiblement, utilise régulièrement des faux pour obtenir des titres officiels. C’est un document supplémentaire qui vient nourrir un dossier qui à mon avis est déjà très lourd », a affirmé Patrick Strzoda.
Strzoda a également affirmé qu’Alexandre Benalla n’a pas rendu son téléphone crypté. « Le 4 octobre, au cours d’un inventaire périodique, il a été constaté que le combiné affecté à M. Benalla était manquant. Le service gestionnaire a rendu le matériel inutilisable, et le responsable du service a aussi exploité les journaux de connexion du poste pour voir s’il avait été utilisé. Il n’a plus été utilisé depuis le 1erjuillet. »