Les sanctions américaines de septembre 2018 ayant bloqué la livraison des matériaux composites nécessaires à la construction de son gros porteur MC-21, la Russie a décidé de se tourner vers les solutions nationales. Sergey Tchemezov, le patron de Rostec, a fait savoir que des partenaires russes existent déjà pour combler ce déficit de pièces.
La Russie se tourne vers les entreprises nationales
Depuis septembre 2018, les sanctions américaines contre plusieurs entreprises russes dont Aerocomposite, bloquent la livraison des matériaux composites nécessaires à la construction du MC-21, le nouveau moyen-courrier national. Mais le Kremlin est bien décidé à obtenir son gros porteur, à tous les prix, quitte à se tourner vers les solutions nationales, moins développées. Lors d’un forum à Abu Dhabi, Sergey Tchemezov, le patron de Rostec a déclaré qu’« Étant donné que les Américains ont cessé de fournir des matériaux composites, nous passons à des matériaux composites russes. Les développements nécessaires et les partenaires russes, en particulier Rosatom, existent déjà ». Conséquence des sanctions américaines, la production en série du MC-21 devait commencer d’ici fin 2020 au lieu de fin 2019 comme prévu, a annoncé Sergey Tchemezov.
Le MC-21, un autre projet auquel tient Vladimir Poutine
La construction du MC-21 est l’un des plus ambitieux projets russes dans le domaine aéronautique depuis les années 1990. Il est piloté par Rostec, le consortium fondé en 2007 par le Président Vladimir Poutine. Le MC-21 sera en concurrence directe avec les cadors du secteur que sont l’Airbus A320neo et le Boeing 737 MAX. Le gros porteur russe a effectué son premier vol d’essai en mai 2017 et devait initialement être mis en service fin 2018. Mais les difficultés techniques puis les sanctions américaines ont occasionné deux reports de cette mise en service.
En se tournant vers les solutions nationales, la Russie montre clairement qu’elle tient à la construction de son MC-21, perçu comme un symbole de la renaissance nationale dans le domaine aéronautique. Cela l’est encore davantage aux yeux du Président Vladimir Poutine, qui ne rêve que d’une glorieuse Russie (ex URSS) des Tsars, depuis son retour au pouvoir. Déjà, en 2011, le géant géographique et nucléaire avait construit le Superjet 100, un avion de transport civil régional qui avait fait la fierté de tout un pays. Mais cet appareil composé de nombreuses pièces occidentales, n’a pas connu un succès au-delà des frontières Russes.
Le MC-21 fera-t-il mieux ?