L’Arabie Saoudite a exécuté trente-sept (37) personnes accusées d’avoir « adopté la pensée terroriste extrémiste » et « formé des cellules terroristes ». Ces nouvelles mises à mort massives ont été vivement dénoncées par les organisations internationales de droit de l’homme, ainsi que par des Etats, l’Iran en tête.
Des aveux obtenus sous la torture
L’Arabie Saoudite, championne de la peine de mort, a encore exécuté ce mardi 37 personnes accusées d’avoir « adopté la pensée terroriste extrémiste » et « formé des cellules terroristes ». Ces nouvelles exécutions portent à 107 le nombre de mises à mort depuis le début de l’année. Elles ont été vivement critiquées par les organisations internationales, dont Human Rights Watch (HRW). « L’exécution massive des prisonniers montre que les dirigeants saoudiens n’ont que peu d’intérêt à améliorer le triste bilan du pays en matière de droits humains », a déploré Michael Page, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient. L’organisation ajoute que les trente-sept individus exécutés mardi ont été condamnés à l’issue de procès « injustes » et que les autorités ont obtenu des aveux de « nombre d’entre eux » par la torture.
Trois mineurs parmi les exécutés
Parmi les infortunés trois au moins étaient des mineurs, a révélé le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme qui a également dénoncé le caractère odieux de ces exécutions. « Je condamne fermement ces exécutions de masse choquantes (…) en dépit des inquiétudes soulevées au sujet de ces cas par de nombreux Rapporteurs spéciaux de l’ONU, par le Comité de l’ONU sur les droits de l’enfant et d’autres », a regretté la Haut-Commissaire, Michelle Bachelet.
Quant à l’Union européenne, elle s’est inquiétée de la « tendance négative » des exécutions en Arabie saoudite, car elle « contraste fortement avec le mouvement abolitionniste croissant dans le monde entier ». Puis de pointer du doigt le caractère expéditif des procès : « Ces exécutions massives soulèvent de sérieux doutes quant au respect du droit à un procès équitable, qui est une norme minimale internationale fondamentale de justice ».
La plus part des suppliciés seraient également des chiites, au moins trente-trois (33) d’entre eux. C’est pourquoi, Lynn Maalouf, directrice de recherche sur le Moyen-Orient pense que « C’est une autre indication de la façon dont la peine de mort est utilisée comme un outil politique pour écraser la dissidence au sein de la minorité chiite du pays ».
Téhéran veut entendre Washington, présumé grand défenseur des droits de l’homme
Evidemment l’Iran (chiite), grand ennemi de l’Arabie Saoudite (sunnite) a vivement critiqué ces nouvelles mises à mort visant sa communauté. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, Téhéran a d’abord attaqué les Etats Unis, grand allié du royaume sunnite pour le meilleur et pour le pire : « Après avoir fermé les yeux sur le démembrement d’un journaliste (Jamal Khashoggi), pas un mot du gouvernement Trump quand l’Arabie saoudite décapite trente-sept hommes en une journée, allant jusqu’à crucifier un homme deux jours après Pâques », a écrit le diplomate sur Twitter. Il ajoute aussi qu’« Etre membre du groupe des B. – Bolton, Ben Salmane, Ben Zayed et Bibi (Benjamin Netanyahu) – assure l’impunité pour tout crime ».