Sur Twitter ce vendredi 7 juin, le community manager de la SNCF a complètement dérapé au sujet des pauvres en France. Pour justifier le prix du billet de train, jugé trop cher par une internaute, le CM affirme que les pauvres ne se gênent pas pour acheter des smartphones, mais se plaignent quand il s’agit des coûts des tickets de l’entreprise publique.
Les « pauvres » ne sont pas pauvres
Pour le community manager de la SNCF, si les pauvres ne peuvent pas prendre le train, tant pis pour eux. C’est en tout cas ce qui ressort de son tweet de vendredi dernier. A l’origine du déraillement du CM, la question d’une voyageuse utilisant l’abonnement TGVMax, inscrite sur Twitter sous le pseudonyme « Charlie ». « Comment les « pauvres » pourront prendre le TGV si un aller coûte 179 euros ? », demande-t-elle en interpellant directement la SNCF, la ministre des Transports Elisabeth Borne, et Jérôme Laffon, le directeur marketing de Voyages SNCF. Le rôle lui revenait de répondre aux internautes, le community manager de la SNCF insinue que si les pauvres ne peuvent pas emprunter le train, bah tant pis pour eux car ils ne se gênent pas pour payer un smartphone. Dans un premier temps, le communicateur affirme : « Comme vous devez le savoir, la réponse reste inchangée : l’offre TGVMax est une offre qui permet de voyager en illimité hors période de forte affluence ».
La SNCF n’est pas Apple
Insatisfaite, la voyageuse revient à la charge et fait remarquer que la SNCF « répond à côté » de sa question : « Le sujet est sur le prix d’un billet pour une personne qui gagne 850 euros par mois. Comment va-t-elle payer 179 euros dans le TGV ? Le sujet est l’accessibilité au transport quand on vit sous le seuil de pauvreté ». Le community manager se fait alors plus incisif cette fois pour mettre tout au clair : « Et comment fait-elle aussi pour s’acheter un smartphone de dernière génération ? Même débat et je pense que c’est compréhensible même pour les gens qui n’ont pas bac+7 », a-t-il lâché, non sans suscité l’étonnement général.
Ainsi, pour la SNCF et son défenseur sur les réseaux sociaux, si les pauvres peuvent s’offrir un smartphone, ils peuvent aussi bien acheter un ticket de train, qui est moins cher. Concédons que le CM a raison et que certains « pauvres » aiment faire des folies en s’achetant du matériel « superflu ». Mais ce qu’il oublie c’est que contrairement à Apple, Samsung ou Huawei, la SNCF est une entreprise publique, donc bénéficiant jusqu’en 2020 d’un monopole d’Etat.
« Nous regrettons la tonalité déplacée des réponses précédemment effectuées »
S’étant rendue compte de la bourde de son CM, la SNCF a vite supprimé le post polémique. Et le mis en cause de s’expliquer : « Diane me demande comment quelqu’un qui vit avec les minima vitaux peut faire pour s’acheter un billet de train à un certain prix, et moi je lui réponds qu’il ne peut pas non plus s’acheter un smartphone dernière génération ». Mais il ne fait que s’empêtrer un peu plus.
La SNCF a fini par s’excuser en début d’après-midi, parlant d’un dérapage isolé : « Nous regrettons la tonalité déplacée des réponses précédemment effectuées. Elles ne reflètent en rien nos valeurs et sont incompatibles avec le comportement nécessaire à l’exercice de nos métiers. Un très ferme rappel a été effectué auprès de l’agent concerné », a tweeté l’entreprise.