Le mercredi 31 juillet, à 10 h 30, la section du Carmausin Ségala du Parti Communiste rendra hommage à Jean Jaurès, grand tribun socialiste, assassiné le 31 juillet 1914 au café du Croissant à Paris. Le Parti Socialiste prononcera un discours après le dépôt de gerbes au Panthéon, là où repos ce brillant esprit depuis 1924.
« L’inlassable promoteur de la République sociale »
A quelques heures de l’hommage à Jean Jaurès, figure historique du socialisme en France, les acteurs politiques de gauche sont pleins de grands mots à l’endroit de l’illustre homme. «Le souvenir doit s’extraire du marbre pour devenir héritage fécond et pensée active, pour éclairer un temps présent obscurci par les sombres nuées de la perpétuelle course au profit, des obscurantismes et des dangers naissant du surarmement et des tensions et guerres qui se répandent. Ce rendez-vous est l’occasion de nous retrouver, comme chaque année, autour du souvenir du grand homme, de l’inlassable promoteur de la République sociale, du continuateur de la grande œuvre révolutionnaire, de l’infatigable militant de la paix.», lance Alain Rousseau de la section PC. Pour Pierre Battaglia, secrétaire de la section PS de Carmaux : «Aujourd’hui, face aux graves attaques et à la remise en cause des acquis sociaux obtenus de haute lutte par nos anciens, nous devons rester mobiliser pour combattre avec courage et fermeté la politique menée avec arrogance par le Président Macron et son gouvernement avec le soutien de leurs députés. Les habitants de notre territoire, fiers de leur histoire, ne s’y tromperont pas et ne cautionneront pas les manœuvres de récupération électoraliste de ceux qui aujourd’hui mettent à mal la pensée et les valeurs de notre grand Jaurès».
La vie politique de Jean Jaurès
Auguste Marie Joseph Jean Léon Jaurès, dit Jean Jaurès est un homme politique français né à Castres (Tarn) le 3 septembre 1859. Il commence très tôt sa carrière politique en tant que républicain. En 1885, il devint le plus jeune député de France. Cette même année, il soutient la grande grève des mineurs de Carmaux et dénonce la collusion d’intérêts économiques avec la politique et la presse. De républicain, il passe donc du côté du socialisme, ce qui lui coûte de n’être pas réélu à l’Assemblée nationale en 1989. Mais Il est élu lors des élections du 8 janvier 1893 comme socialiste indépendant malgré les votes ruraux de la circonscription.
En 1894, quand éclate l’affaire Dreyfus, il prend la défense du capitaine alors qu’il avait été un temps partisan de sa condamnation à mort. En 1902, Jean Jaurès participe à la fondation du Parti socialiste français et il est réélu à l’Assemblée nationale. Son talent d’orateur lui permet de devenir le porte-parole du petit groupe socialiste au Parlement. Deux ans plus tard, le député fonde le quotidien L’Humanité, après avoir écrit des articles pour La Dépêche, dans lesquels il soutenait le mouvement ouvrier. Il participe aussi à la création de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) en 1905. Il en devint l’un des acteurs principaux, unifiant ainsi le mouvement socialiste français.
Tué à bout portant par un nationaliste
Mais ses positions réformistes lui valent l’opposition d’une partie de la gauche révolutionnaire. Son pacifisme aussi le fait haïr des nationalistes. Le 31 juillet 1914, peu avant la nuit, alors qu’il descend avec ses collaborateurs pour dîner au Café du Croissant, rue du Croissant, il est tué à bout portant par un étudiant nationaliste, Raoul Villain. Le 29 mars 1919, le meurtrier de Jaurès est acquitté, dans un contexte de fort nationalisme. En 1924, sa dépouille est transférée au Panthéon.
Le socialisme de Jean Jaurès est un mélange de marxisme et de traditions révolutionnaires et républicaines françaises. Il est souvent qualifié d’« humaniste », avec des références constantes à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et à la Révolution française, dont il fut l’historien.