La découverte de l’hydrogène naturel sur les continents, en grande quantité, a donné un nouvel espoir à la planète, engagée dans une transition énergétique depuis quelques années. Ce gaz serait propre et renouvelable, en plus d’offrir des coûts d’exploitation très bas. De quoi justifier sa production à grande échelle.
L’hydrogène existe en abondance sur les continents
Et si l’hydrogène naturel était la future source d’énergie de l’Humanité ? Alors que les énergies fossiles s’épuisent et polluent dangereusement la planète, un nouveau gaz captive toutes les attentions depuis près d’une décennie. Il s’agit de l’hydrogène naturel, découvert sur les continents dans les années 1980, mais réellement pris au sérieux en 2010. Cette année-là, d’importants gisements d’hydrogène naturel sont identifiés au Kansas, en Russie et au Mali. Alain Prinzhofer, géologue français qui a passé 20 ans à l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (IFPEN), s’est rendu tour à tour dans les deux pays pour attester de la découverte. Il en est revenu convaincu : l’exploitation de l’hydrogène naturel en vaut le coup. Avec Eric Deville, géologue à l’IFPEN, il a signé l’ouvrage « L’hydrogène naturel, la prochaine révolution énergétique ? » (paru en mai 2015), censé promouvoir cette ressource négligée à tort.
Une énergie propre, renouvelable et moins chère
Le professeur Alain Prinzhofer a indiqué que l’hydrogène naturel était produit en continu. Ce qui signifie que ce gaz est renouvelable. Aussi, son exploitation ne rejette aucun C02 dans l’atmosphère ; il ne produit que de l’eau ! En outre, les coûts de productions sont très bas, au contraire de l’hydrogène manufacturé ou du pétrole.
Après un tel exposé, les acteurs industriels et académiques ont commencé à s’emparer de la question, mais timidement. Ils attendent davantage de connaissances sur ce gaz pour s’emballer véritablement. Au Kansas et au Mali, cependant, l’exploitation de l’hydrogène à petite échelle a déjà débuté. Elle permet de produire de l’électricité propre, ce qui est encourageant.
Il faudra emprisonner l’hydrogène pour pouvoir l’exploiter
Le seul problème connu de l’hydrogène naturel est qu’il ne peut pas rester dans le sol sur des temps géologiques longs car il est trop volatil et réactif. La solution serait de le faire transiter par des poches pendant quelques centaines d’années, à des profondeurs très variables. Ce procédé est largement à portée des industriels. D’ailleurs, des techniques semblables à celle utilisées pour l’exploitation et la production du pétrole, du gaz ou des mines peuvent être utilisées.
Alain Prinzhofer en campagne pour l’hydrogène
Il faudra aussi faire progresser les connaissances sur l’hydrogène naturel. Et c’est ce à quoi s’attèle Alain Prinzhofer, via l’entreprise brésilienne GEO4U dont il est directeur scientifique. Il essaie de monter un consortium autour de la question, notamment avec le brésilien Petrobras. En France, le chercheur travaille avec Engie pour des projets de R&D, ainsi que BRGM sur un financement ANR. Il a également pris contact avec Total. « Je veux les convaincre de faire avancer les connaissances, avant de pouvoir m’avancer sur la moindre rentabilité d’une exploitation. Il s’agit de mieux comprendre le phénomène scientifique. A terme, je souhaite parvenir à construire un guide d’exploration efficace pour les acteurs intéressés », a confié le géologique français.