Le chef de l’État français a réfuté dans sa dernière adresse à la nation, toute navigation à vue dans sa gestion de l’épidémie. Quitte à mettre en avant de nombreux arguments approximatifs.
La France est à nouveau en confinement, le troisième depuis le début de l’épidémie il y a un peu plus d’un an. Même si ce nouveau tour de vis n’implique pas des restrictions aussi sévères que les précédents, il marque un changement radical de stratégie de la part des autorités dans la gestion de la crise sanitaire.
Pendant plusieurs mois en effet, le gouvernement a refusé d’imposer aux Français de nouvelles mesures, préférant parier sur une accélération de la campagne de vaccination face au virus. L’exécutif aura longtemps résisté aux appels de durcissement des restrictions, jusqu’au 30 mars dernier. Du temps perdu pour rien ? Non, estime d’emblée Emmanuel Macron qui objecte à tort d’une nouvelle donne pour justifier son changement d’approche.
L’Italie et l’Allemagne reconfiées depuis plusieurs mois ?
Selon le président de la République, la France a fait gagner à ses citoyens un précieux temps de liberté. Car ajoute-t-il, ses homologues italiens et allemands sont depuis plusieurs mois en proie à un reconfinement strict. Cette déclaration ne résiste pas à la réalité des faits. Puisque ni l’Italie ni l’Allemagne ne font l’objet d’un nouveau confinement intégral. Face à la menace des variants, cette dernière a simplement procédé à une fermeture de certains lieux dont, les bars, les restaurants, les écoles entre autres, depuis quatre mois. En revanche, les déplacements ne sont pas entravés. Quant à l’Italie, la situation y est disparate avec des confinements stricts décrétés en proportion de la gravité de la situation épidémique dans chaque région.
La vraie-fausse nouvelle donne
Les variants ont bon dos. Et Emmanuel Macron s’en sert allègrement pour justifier son changement de cap dans la gestion sanitaire, en indiquant qu’il s’agit d’une nouvelle donne. Mais ce n’est pas exact. Les mutants ne datent pas de mars. Ils ont fait leur apparition en décembre avec une première découverte au Royaume-Uni. Mieux, leur présence en France est située en janvier par de nombreux spécialistes. D’où la recommandation du Conseil scientifique et de plusieurs spécialistes en faveur d’un reconfinement dès cette période. Un avis ignoré par le gouvernement et son chef, dépeint pour la circonstance en président-épidémiologiste. Le second argument brandi par Emmanuel Macron le 30 mars dernier n’est donc pas une nouveauté.