La présidente de la région Île-de-France, à la conquête de l’Élysée, s’estime au coude-à-coude avec son actuel locataire dans l’opinion. La réalité n’est pas tout à fait cela.
Le contexte et l’enjeu méritaient incontestablement de se placer en bonne place. Et c’est ce à quoi Valérie Pécresse s’est attelée le 9 septembre dernier à Nîmes, à l’instar de ses quatre autres concurrents de droite à l’investiture de droite pour la présidentielle. Devant les députés Les Républicains (LR) réunis pour l’occasion, la présidente de la région Île-de-France a vanté son programme pour la France dans le but de se faire adouber.
L’opération de charme était si grande que l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy s’est laissée aller à une contre-vérité. Elle a en effet affirmé être en mesure de conquérir l’Élysée parce qu’étant à égalité avec le président sortant Emmanuel Macron. La déclaration relayée sur le compte Twitter de son parti, Libres !, a été confirmée en des termes à peine voilés par Pierre Liscia, porte-parole de la formation politique de l’ex-élue LR. L’ambition de cette dernière ne fait donc aucun doute, mais ses propos traduisent hélas une vision trop optimiste de sa personne vis-à-vis de l’homme à battre dans cette campagne présidentielle.
Pécresse distancée par Bertrand
Une des manifestations de cet excès d’optimisme est la position actuelle de l’intéressée au sein de sa propre aile politique. Xavier Bertrand, favoris des sondages à droite, reste en effet à l’heure actuelle, la seule figure de droite à même de battre Emmanuel Macron dans l’hypothèse d’un second tour contre ce dernier en avril prochain, avec 53% des intentions de vote, selon une étude de l’Ifop et Fiducial pour Le Figaro et LCI.
Cette enquête, la dernière en date au sujet de la tendance pré-campagne électorale et qui sert de justificatif aux propos de Pécresse lors de son grand oral à Nîmes jeudi, crédite certes la patronne de Libres ! à égalité des intentions de vote avec Macron dans le cadre d’un duel au second tour de la présidentielle, mais cela relève pour l’instant de l’ordre de l’improbable. Puisque même en cas d’investiture de LR, l’ancienne porte-parole du gouvernement Fillon (14 %)
ne fait pas le poids face à Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national. Cette dernière, créditée de 25 % des intentions de vote, représente à ce jour, la plus sérieuse menace susceptible d’empêcher le président sortant de rempiler. Avec 17 %, Xavier Bertrand a même de meilleures chances que Pécresse.