L’infectiologue polémiste affirme que la prescription des sérums anti-Covid aux femmes en état de grossesse a été prématurée. Aucune donnée scientifique ne permet pourtant de soutenir une telle assertion.
Christian Perronne ne pouvait pas rêver mieux. Blacklisté par les médias français en général en raison de ses graves approximations sur le Covid entre autres, l’ancien chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Garches dans les Hauts-de-Seine déchu a trouvé une tribune au Luxembourg. Au parlement qui plus est. De quoi lui permettre de s’adonner à son sport favori : ramer à contre-courant du consensus scientifique, y compris en distillant des fake news dans l’opinion.
Invité mercredi 12 janvier à se prononcer devant les députés luxembourgeois dans le cadre d’une pétition anti-vaccination dont il est par ailleurs signataire, l’infectiologue a jeté le doute sur la logique de l’administration des vaccins contre le Coronavirus aux femmes enceintes.
Affirmations virales
Le médecin sexagénaire a notamment indiqué que cela avait été décidé dans une trop grande précipitation et sans aucun recul sur les conséquences potentielles. Pour tenter de convaincre son auditoire, l’infectiologue poursuivi par l’ordre des médecins en France met en avant une évidence en matière de traitement thérapeutique en général : le fait de prescrire aux femmes enceintes un médicament nouvellement mis sur le marché après en avoir mesuré les effets. Autrement dit, après observation de ses effets indésirables potentiels dans le temps. Un délai de plusieurs années, bafoué dans le cadre du vaccin contre le Covid, s’écrit-il, évoquant un scandale.
La vidéo de l’intervention publiée sur Facebook a été reprise par les milieux complotistes et autres détracteurs de la vaccination. Elle a depuis enregistré plusieurs millions de vues sur le réseau social. Ses affirmations ne reposent pourtant sur aucune preuve scientifique tangible, autre que des lieux communs, comme en témoigne le gynécologue obstétricien Olivier Picone auprès de 20 Minutes.
Le vaccin bénéfique pour la femme et le bébé
À en croire ce dernier, prétendre que le vaccin a été prématurément administré aux femmes enceintes est une fuite en avant qui élude la réalité de la dangerosité de l’épidémie. C’est-à-dire la situation d’extrême urgence qui a prévalu à la fabrication le plus rapidement possible des précieux sérums.
Par ailleurs, les différentes données recueillies auprès des personnes concernées jusqu’ici témoignent plutôt d’une protection de la femme et de l’enfant par les vaccins, ceux du type ARN messager en particulier, ajoute le pensionnaire du Collège national des gynécologues de France.