Les deux candidates à la présidentielle ont très peu brillé ces derniers jours en matière de politique étrangère, notamment sur le cas du Mali.
La droite et l’extrême droite tendent, il est vrai, à se confondre ces dernières années en France. Mais cette fois, leurs égéries font clairement la paire. Hélas, ce n’est pas pour de bonnes raisons. Puisque leur attitude témoigne au mieux d’une ignorance, au pire d’un mépris du fonctionnement de la diplomatie.
Se disant consternée par la décision de l’État malien de déclarer, lundi 31 janvier, l’ambassadeur français Joël Meyer, persona non grata, Marine Le Pen a suggéré à l’Élysée d’appliquer la mesure de la réciprocité. Autrement dit, l’expulsion de l’ambassadeur du Mali à Paris. Une position sur laquelle a embrayé son adversaire à la présidentielle, Valérie Pécresse, deux jours plus tard.
Invitée de Cnews, mercredi 2 février, la candidate des Républicains au scrutin d’avril s’est demandé ce que l’ambassadeur du Mali faisait encore en France, sans que la journaliste ne puisse la reprendre. Cela aurait au moins pu lui épargner le ridicule.
Énorme fail
Car en réalité, Bamako n’a plus d’ambassadeur en poste depuis février 2020. Et Pécresse comme Le Pen auraient dû le savoir depuis deux ans, en aspirantes à la magistrature suprême ayant bien fait leur devoir. La diplomatie, segment essentiel de la politique étrangère d’une nation, figurant ou devant à tout le moins figurer, en bonne place des programmes des candidats en quête d’un fauteuil à l’Élysée.
Ce n’est malheureusement pas le cas des candidates du Rassemblement national (RN) et des Républicains, devenues depuis leur bide monumental sur le cas malien, la risée du monde.
Chargé d’affaires
Logiquement, la majorité en a profité pour leur décocher quelques flèches. C’est le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, qui s’y est mis ce même mercredi 2 février, en déplorant devant la presse une récupération politique mal avisée de la part des deux concernées. Il a ainsi suggéré qu’un minimum d’intérêt pour ce sujet leur aurait permis de savoir que le Mali ne dispose plus d’ambassadeur en France, mais un chargé d’affaires.
Encore faudrait-il que le duo Pécresse-Le Pen sache de quoi retourne ce titre. Bien que dévolu à un diplomate, il n’incarne pas les fonctions d’un ambassadeur. Le chargé d’affaires étant seulement un intérimaire responsable de l’expédition des affaires courantes.
Mais on en est loin. Car les proches de Valérie Pécresse persistent à confondre les deux postes.