La France ne doit s’écraser devant quiconque, car comptant suffisamment dans le concert des nations grâce à ses nombreux atouts de superpuissance, selon la candidate à la présidentielle. Problème, elle semble surévaluer la grandeur du français dans le monde.
Dans la surenchère que se livrent l’Europe et la Russie, Marine Le Pen à l’Élysée, ne compte pas ménager le pays de Vladimir Poutine. Pourquoi devrait-il d’ailleurs en être autrement alors que la France, à en croire la candidate à la présidentielle, est une superpuissance. Après tout, c’est bien elle le pays des Lumières présent sur tous les continents et dont la langue est la deuxième la plus parlée au monde juste derrière le mandarin.
Ainsi se vantait le 13 février sur France 5 la présidente du Rassemblement national (RN) dans l’émission C dans l’air. Un moment de fierté reflétant d’une certaine façon le programme présidentiel de la députée du Pas-de-Calais axé sur une France suffisamment forte pour s’assumer et faire entendre sa voix dans le gotha mondial.
Le fail sur la langue
Il semble cependant que Marine Le Pen ait dépeint la France trop belle en égrenant ses atouts. Notamment concernant la langue de Molière. Le français compte, mais ce n’est certainement pas la deuxième langue la plus parlée dans le monde comme l’affirme la patronne du RN. Il est tout au plus en cinquième position de ce classement selon les statistiques récentes de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et de l’Observatoire démographique et statistique de l’espace francophone (ODSEF) datées de 2018 consultées par l’AFP.
Pire, Ethnologue qui se veut un guide des langues les plus usitées de la planète ne classe le français qu’au septième rang à travers ses données de 2021. Loin derrière l’anglais, le mandarin, l’hindi, l’espagnol, l’arabe et même le bengali.
Rayonnement grâce à l’Afrique
Le français peut en revanche se targuer d’être la deuxième langue la plus apprise au monde après celle de Shakespeare, ainsi que le relève toujours l’AFP. Ancienne puissance coloniale encore très influente dans ses ex-colonies, en Afrique surtout, la France voit sa langue toujours très ancrée dans ces territoires. De fait, beaucoup en viennent à l’adopter malgré qu’elle ne soit pas leur langue maternelle. À l’instar de près d’un tiers des pays du continent africain.
Et ce phénomène est amené à s’étendre en raison du potentiel démographique de l’Afrique. Les projections estiment que neuf locuteurs en français sur dix de la planète viendraient de l’Afrique en 2050.