Le Sénat a rejeté, le jeudi 28 juillet, un amendement du groupe LR au projet de loi pouvoir d’achat. Ce texte visait à baisser la revalorisation du RSA à 3,5 % plutôt que 4 %. Les centristes et la gauche ont voté contre car il exprimerait « l’indécence » face à des milliers de gens « occupés à survivre ».
Échec pour la droite, pourtant majoritaire au Sénat. La chambre haute a rejeté, le jeudi 28 juillet 2022, un amendement du groupe Les Républicains (LR) au projet de loi pouvoir d’achat, visant à réduire la revalorisation anticipée du Revenu de solidarité active (RSA). Le texte a été rejeté par 143 voix pour et 185 voix contre. Seul le LR a voté en faveur. Les Indépendants, eux, ont préféré l’abstention. Tous les autres groupes, y compris les centristes, ont voté contre.
La différence de 3 euros très importante
Le projet de loi avait pour objectif d’obtenir une baisse à 3,5% de la revalorisation anticipée du RSA, contre 4% souhaité par les députés. Cette proposition concernait notamment les allocations familiales et minima sociaux, l’Allocation adulte handicapé (AAH), les retraites et le RSA. Pour les sénateurs LR, « il n’y a pas lieu » de relever le taux de ce RSA au même niveau que « celui des personnes exerçant une activité professionnelle ».
Autre son de cloche du côté de la gauche, qui a voté contre l’amendement. A ses yeux, la proposition LR relève pratiquement du scandale. Pierre Laurent (PCF) estime qu’« on touche à l’indécence » avec ce texte. La socialiste Corinne Féret, elle, se dit « particulièrement choquée ». La sénatrice se demande comment on peut vivre avec 575 euros pour une personne. Ce serait si peu que pour elle la différence de 3 euros entre les deux taux de revalorisation est très importante.
Eviter d’accroître la fracture de notre société
Pour sa part, le centriste Olivier Henno dit stop à la différenciation pour ne pas facturer davantage notre société. Le ministre du Travail Olivier Dussopt ne dit pas autre chose. Lui aussi a vivement exprimé son opposition à cette différenciation des taux de revalorisation. Mieux, il interpelle sur le fait qu’« il y a une force symbolique à ne pas traiter les plus abimés de nos concitoyens de la même manière que les autres ».
1,9 million d’allocataires en France ?
La veille, le mercredi 27 juillet, Olivier Dussopt a également défendu la promesse de campagne d’Emmanuel Macron de conditionner le versement du RSA à 15 ou 20 heures d’activités par semaine. Il a expliqué que cette position de l’exécutif reposait sur un constat. Il s’agit du doublement du nombre d’allocataires (hausse de 46%) du RSA en dix ans pour atteindre 1,9 million. Mais ce chiffre est contesté par certains. Il serait moins important car cette aide ne comptabilise désormais que le « RSA socle ». Toujours est-il que le coût de cette prestation a progressé de plus de 39% entre 2009 et 2019, s’établissant à 11,7 milliards d’euros.