Le groupe paritaire et social Malakoff Humanis vient de publier l’édition 2022 de son Baromètre Absentéisme, qui établit un regard croisé salariés et dirigeants face à l’arrêt maladie. Il ressort que l’absentéisme maladie reste un problème majeur avec un nombre de salariés arrêtés supérieur à 40% chaque année depuis 2016.
Une surreprésentation des jeunes et des familles monoparentales
La mutuelle Malakoff Humanis a publié, le 8 septembre 2022, son Baromètre annuel Absentéisme, qui s’intéresse à l’arrêt maladie dans le monde des entreprises. Dans cette nouvelle édition, le groupe paritaire et social souligne que l’absentéisme maladie reste un problème majeur avec un nombre de salariés arrêtés supérieur à 40% chaque année depuis 2016. Ce phénomène concerne davantage les femmes que les hommes puisque l’écart entre les deux sexes est passé de 6 points en 2016 à 11 points en 2022. Aussi, se caractérise-t-il par une surreprésentation des jeunes (18-34 ans) avec 46% en 2022 contre 42% pour l’ensemble. A l’inverse, on note une sous-représentation constante des plus de 50 ans (34% en 2022).
Au niveau des catégories, les salariés aidants se situent très au-dessus de la moyenne avec 55% concernés en 2022 contre 42% pour l’ensemble des employés. On observe la même tendance chez les familles monoparentales, qui enregistrent un pic de 66% contre 42% pour la moyenne totale. Egalement très touchés, les managers se déclarent stressés au travail à 48% (vs 41% pour l’ensemble des salariés) et 59% épuisés (vs 50%). Pour ce qui concerne les secteurs d’activité, la santé a le taux le plus élevé d’absentéisme (53%), tandis que le commerce et l’industrie sont ceux qui ont le plus progressé depuis 2020 (+12 pts et +10 pts). Quant aux salariés des TPE/PME, ils sont historiquement moins absents que la moyenne (38% vs 42% en 2022).
L’augmentation des arrêts longs et arrêts multiples
Selon le Baromètre Absentéisme 2022 de Malakoff Humanis, 42% des salariés se sont vu prescrire un arrêt maladie en 2022. Il y a donc eu un retour du taux au niveau de 2016 (41%) après une baisse significative durant la période Covid (36% en 2020 et 38% en 2021). Les arrêts liés à la pandémie ont progressé, passant de 6% en 2020 à 12% en 2021 et 22% en 2022. Hors Covid, les autres motifs n’ont pas énormement évolué ces six dernières années. Sauf les troubles psychologiques, qui arrivent en deuxième position avec une part de 20% contre 11% en 2016. Ils dépassent donc pour la première fois les troubles musculosquelettiques (16%). Mais les maladies ordinaires restent la première cause des arrêts maladie.
Malakoff Humanis indique également une diminution du nombre des arrêts courts qui perdent 7% en quatre ans pour tomber à 22% en 2022. Quant au nombre des arrêts longs, il a augmenté de cinq points pour atteindre 14%. Les troubles psychologiques constituent le principal motif de ces arrêts longs avec 28% des cas. Cette année, la durée moyenne de ces arrêts longs s’élève à 97 jours. Le baromètre signale en outre une confirmation de la hausse des arrêts multiples. En effet, au moins 41% des salariés arrêtés l’ont été au moins deux fois en 2022, contre 37% en 2019. Ces arrêts multiples touchent beaucoup plus les aidants (50%) et les salariés du secteur de la Santé (44%).
Une préoccupation majeure pour les dirigeants d’entreprise
Du côté des dirigeants, plus de 40% d’entre eux jugent important le niveau d’absentéisme au sein de leur entreprise (vs 32% en 2020). Les plus inquiets se trouvent parmi ceux qui gèrent plus de 50 salariés. Au moins 70% de ceux-là estiment moyen ou élevé le niveau d’absentéisme contre 20% pour les dirigeants d’entreprises de moins de 50 salariés. Par ailleurs, l’absentéisme constitue un sujet de préoccupation majeure pour 59% des patrons (vs 51% en 2020). Cela d’autant que 54% d’entre eux ont vu les coûts liés à ce comportement augmenter au cours des deux dernières années (vs 31% en 2020). C’est pourquoi 65% d’entre eux ont mis en place au moins un dispositif de lutte (vs 59% en 2020).