Les allégations au sujet de la nationalité supposément étrangère du chef de l’État nigérien n’en finissent plus. Même si cela n’est sous-tendu par aucun fondement juridique. Dernier exemple en date, la sortie du Premier ministre intérimaire du Mali à la tribune de l’ONU.
« Monsieur Bazoum, l’étranger qui se réclame du Niger ». À la tribune de l’ONU où il distribuait à tous égards, les bons, mais surtout les mauvais points le 24 septembre dernier, le Premier ministre par intérim du Mali Abdoulaye Maïga n’a pas hésité à remettre la cause la nationalité du président nigérien.
Des propos qui ont retenu l’attention dans plusieurs capitales africaines et au-delà. D’aucuns ont ainsi regretté sur les réseaux sociaux, une fuite en avant des autorités maliennes de transition sous étreinte jihadiste. D’autres y ont carrément vu une sortie aux relents xénophobes.
Vieille rengaine
Abdoulaye Maïga réagissait aux sorties répétées de Mohamed Bazoum qui n’a jamais manqué l’occasion de remettre en cause la légitimité des nouvelles autorités de Bamako venues au pouvoir, faut-il le rappeler, à la faveur de deux coups d’État. Pour le président nigérien, les militaires n’ont en effet rien à faire en politique. D’autant plus dans un contexte de résurgence jihadiste dans le Sahel. On pourrait donc arguer d’’une réponse du berger à bergère.
Mais les propos de l’officiel malien vont bien au-delà d’une querelle politique entre deux nations aux destins liés, et pas seulement en raison de la frontière qu’ils partagent. La diatribe d’Abdoulaye Maïga embouche la même trompette que celle de nombreux détracteurs de Mohamed Bazoum, y compris dans son propre pays.
Ce n’est en effet pas la première fois que l’ancien député et ministre des Affaires étrangères du Niger se voit dénier la nationalité nigérienne. Des membres de partis d’opposition au sien avaient notamment voulu l’écarter de la présidentielle 2020 pour le même motif.
« Aucun semblant de fraude décelé »
Les requérants alléguaient d’une fraude en faisant valoir l’existence deux différents certificats de naissance au nom de Mohamed Bazoum, mais sous des numéros d’identification distincte. Mais la requête adressée à la Cour constitutionnelle n’a pas abouti. La haute juridiction du pays indiquant après enquête « qu’aucun semblant de fraude n’a été décelé ».
Mais la polémique n’a pas été levée pour autant. Car des responsables politiques interrogés par l’AFP maintiennent le doute au sujet de la nationalité nigérienne du président à cause de son ascendance libyenne.