Beaucoup plaident pour la fin de l’obligation vaccinale du personnel de santé en France, mettant en avant une prétendue décision récemment rendue à New York sur le sujet. À tort.
C’est au mieux une extrapolation, au pire une simple manipulation d’une information dans le but de servir son propre dessein. Et les auteurs de cette manœuvre sont bien connues de l’opinion française. À l’instar de l’ex-membre du Rassemblement national devenu chef des Patriotes Floriant Philipot ou encore de Nicolas Dupont-Aignan, ancien candidat à la présidentielle française.
Ces personnalités comme de nombreux anonymes sur les réseaux sociaux, prétendent dans leur plaidoyer pour la réintégration des actifs du secteur sanitaire français non-vaccinés contre le Covid, que la Cour suprême new-yorkaise aurait d’ores et déjà ordonné cela.
Une décision ciblée
« La Cour suprême de New York ordonne la réintégration de tous les personnels suspendus pour cause de non-vaccination anticovid ! Avec paiement rétroactif de ce qui est dû« , pouvait-on lire le 25 octobre dernier sur le compte Twitter de Floriant Philipot. Des propos repris sur la même plateforme deux jours plus tard par Dupont-Aignan, ajoutant que le président « Emmanuel Macron ose se plaindre du manque de médecins alors qu’ils refusent d’en réintégrer des milliers ».
Le plaidoyer peut sembler humaniste, mais l’argumentaire qui le sous-tend embarque une fausse information. La Cour suprême de New York a bien ordonné, à travers une décision datée du 24 octobre dernier, la réintégration de personnes privées d’emploi pour leur refus de se faire vacciner contre le Covid avec versement d’arriérés de salaire. Mais cette décision ne concerne qu’un certain nombre bien limité d’employés.
Il s’agit en l’occurrence de 16 agents d’entretien de la ville ayant saisi la haute juridiction contre l’obligation vaccinale mise en place par l’ancien édile Bill de Blasio.
La France résiste
En aucun cas la décision ne s’applique donc à tous les travailleurs new-yorkais, comme le prétendent les publications mentionnées plus haut. Par ailleurs, l’application de cet arrêt arguant du caractère arbitraire de l’obligation vaccinale vis-à-vis d’une certaine catégorie d’employés (les employés du privé en sont exemptés) a pour le moment été suspendue à cause de l’appel interjeté par New York.
Dupont-Aignan, Philipot et les autres vont devoir trouver des argumentaires plus solides et surtout plus factuels pour espérer convaincre l’État français de lever l’obligation de vaccination faite aux agents de santé. La France résiste encore à cet effet, contrairement à l’Italie par exemple.