Le ministère de l’Éducation nationale a récemment ordonné la destruction de 100 millions de masques FPP1 et FPP2 certes périmés, mais dont l’efficacité n’était a priori pas remise en cause. Explications !
100 millions de masques qui finissent dans la déchèterie. Cela a de quoi interroger, voire de susciter des accusations de gaspillage, dans un contexte où le retour du port du masque est de plus en plus réclamé en France.
Le sujet récemment dévoilé par Sud Ouest concerne 220 millions de masques affectés au début de l’année par l’État au ministère de l’Éducation via Santé publique France afin de doter les enseignants d’outils de protection suffisants dans le contexte du variant Omicron.
Problème, les masques livrés au ministère entre janvier et février avaient une date de péremption assez courte. Une période variant d’avril à septembre 2022, à en croire une source du ministère interrogée par Checknews sur le sujet.
Destruction programmée
D’où la destruction récente de 100 millions d’exemplaires ayant notamment vu leur date limite d’utilisation passée. Une opération d’autant plus systématique qu’elle était prévue de longue date par le prestataire à travers le bon de livraison. L’initiative fait néanmoins tache, et ce pour plusieurs raisons.
La première et sans doute la plus déterminante concerne le caractère des masques dits périmés. Une situation qui n’empêchait en rien leur utilisation. Car nombre de masques ont servi par le passé malgré leur nature périmée. L’exemple le plus éloquent remonte à 2020 quand la direction de la Santé a recommandé au ministère du Travail l’utilisation de masques périmés depuis 24 mois.
Une décision qui n’a nullement influencé leur efficacité, étant donné que plusieurs études françaises et américaines entre autres, démontrent qu’un masque périmé n’est pas forcément bon pour la poubelle.
Excès de suffisance
Pour justifier sa décision de détruire les masques, le ministère de l’Éducation affirme que « l’utilisation de masques périmés n’était pas prévue » en raison du contexte actuel plus favorable à la disponibilité des masques. Contrairement à 2020. C’est certainement pour cette raison que l’efficacité des masques n’a pas été expertisée comme le bon sens aurait pu le recommander.
Cette décision pèche toutefois par excès de suffisance. Car la production de masques est en déclin sur le territoire français depuis la fin des restrictions sanitaires anti-Covid, comme l’ont révélé nombre d’acteurs de la filière.
Autant dire qu’un défaut d’approvisionnement ne saurait être exclu en cas de reflux de l’épidémie. Mais le ministère de l’Éducation compte sans doute pouvoir s’approvisionnement depuis l’extérieur. À la grande impuissance des tenants du made in France.