Le maire de Béziers refuse de célébrer le mariage d’un couple parce qu’un des futurs conjoints est en situation irrégulière. Sauf que la loi ne l’autorise pas à prendre une telle décision dans les circonstances concernées.
« Non, je ne veux marier quelqu’un qui doit normalement quitter le territoire. C’est un geste important, me mariage. Je n’ai pas à me prêter à cette comédie-là. Donc, je ne le ferais pas. Et personne ne le fera à la mairie de Béziers ».
Après avoir brandi la menace depuis quelques jours, Robert Menard a finalement mis cette dernière à exécution ce vendredi 7 juillet 2023. Le maire de Béziers a refusé de célébrer l’union d’un couple, dont une Française de 29 ans et un Algérien de 23 ans.
En cause, la situation de l’homme vis-à-vis des pouvoirs publics français. Épinglé par la justice pour viol et violences entres autres, il fait en effet l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Suspicion et fermeté
De quoi irriter Robert Ménard au plus haut point. «Le gouvernement se plaint de ne pas retrouver les individus qui doivent être expulsés du territoire, et là, il va y en avoir un dans ma mairie, et je vais devoir le marier ? Il n’en est pas question», déclare l’édile dans des propos cités par Le Figaro, mercredi 5 juillet.
Il poursuit en soupçonnant le couple de vouloir procéder à un mariage arrangé au bénéfice du jeune homme en situation irrégulière. «Il est Algérien, il a 23 ans, il veut épouser une Française de six ans de plus que lui, déjà mère de trois enfants : ça sent le mariage blanc à plein nez », fulmine Ménard, toujours dans les colonnes du Figaro.
Cette posture a le don d’agacer le couple qui envisage de porter plainte contre le maire qualifié par ailleurs de voyou par la femme.
Effet d’annonce
L’affaire a en effet d’ores et déjà été en partie vidée par le procureur de Béziers, saisi par la mairie. La justice n’ayant trouvé aucune preuve matérielle susceptible d’empêcher le mariage. Même si la direction interdépartementale de la police aux frontières instruite par le parquet, continue son enquête.
Par ailleurs, de nombreuses législations dont la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) et le Code civil notamment, excluent toute interdiction de mariage par les officiers d’état civil.
D’aucuns se demandent donc si l’intransigeance de Robert Ménard ne découlerait pas de motivation politicienne. D’autant que le maire a des accointances avec l’extrême droite grâce à laquelle il a été élu.