Le coup d’État annoncé à Niamey le 26 juillet dernier a fait naître diverses théories concernant la prépondérance de l’uranium produit par le pays dans les importations de ses partenaires, dont notamment Paris.
La France, pays à forte dépendance vis-à-vis de l’énergie nucléaire, va-t-elle survivre à une l’instabilité en cours au Niger, une des plus grandes productrices de ce minerai ? La question mobilise les autorités françaises et génère d’innombrables commentaires ces derniers jours.
Notamment depuis le coup d’État perpétré le 26 juillet 2023 à Niamey contre le président Mohamed Bazoum par un groupe de militaires. Dans un pays géographiquement situé dans une zone en proie au fléau jihadiste, une telle situation peut très rapidement contribuer à mettre le feu aux poudres et menacer les intérêts économiques.
Pour Paris, l’uranium dont le Niger reste l’un des 10 plus grands producteurs mondiaux, représente bien évidemment l’enjeu principal. Mais jusqu’à quel point ?
État des lieux
La réponse à cette question revient à évoquer le partenariat franco-nigérien autour du précieux métal radioactif à l’aune des chiffres récents. Ces derniers indiquent notamment que le Niger, acteur à 5% de la production mondiale d’uranium en a produit 2 020 tonnes en 2022, selon l’Association nucléaire mondiale.
C’est bien loin des principaux producteurs mondiaux, dont Kazakhstan 46%, la Namibie 12% et le Canada 10%. Le fait que le Niger se retrouve aujourd’hui à la septième place des gros producteurs d’uranium est la conséquence de nombreux facteurs, dont des mines en fin de vie et une situation sécuritaire volatile.
Mais le pays n’en demeure pas moins un partenaire économique important pour la France, contribuant à 18 % de l’approvisionnement hexagonal en uranium entre 2005 et 2020, à en croire l’Agence de l’OCDE pour l’énergie nucléaire (AEN).
Partenariat en évolution
C’est tout de même moins que le Kazakhstan et l’Australie respectivement responsables de 20 % et 19 % de la consommation française. L’importance de ces pays témoigne de la volonté de la France diversifier ses fournitures afin de minimiser tout impact pouvant découler d’une situation aléatoire telle que celle en cours actuellement à Niamey.
« La France ne dépend pas d’un site, d’une entreprise ou d’un pays en particulier pour assurer la sécurité de l’approvisionnement de ses centrales électriques », a confié une source française anonyme haut placée, citée par le site d’information Politico.
Paris est d’autant plus confiant dans sa capacité à contourner l’uranium nigérien que sa société Orano, en charge de la gestion de multiples mines sur place, affirme disposer suffisamment du minerai pour tenir deux ans.