Malgré les avancées considérables scientifiques réalisées dans le cadre de son traitement, cette maladie infectieuse virale fait l’objet de nombreuses théories aussi farfelues les unes que les autres.
Sida. Un mot de quatre lettres suscitant sans doute une des peurs les plus intenses au sein de l’opinion publique française. Et cette peur panique alimente manifestement un certain nombre de fake news et autres mauvaises croyances.
C’est en tout cas ce qu’indique un sondage réalisé par l’institut Ifop en collaboration avec l’association anti-VIH/sida, Sidaction, basée en France. L’étude publiée le 29 novembre 2023 en marge de la Journée mondiale de lutte contre la maladie traditionnellement célébrée chaque 1er décembre.
Les résultats particulièrement décevants au regard des moyens et autres ressources investies pour l’éradication du sida, témoignent du paradoxe de ce millénaire. À savoir une méconnaissance criante de la part du public alors que les ressources n’ont jamais été aussi abondantes pour s’éduquer.
Fausses croyances, désinformations
Et pour cause, 79% des jeunes estiment avoir les connaissances suffisantes sur le VIH/sida, les modes de transmission et les moyens de prévention, mais ce chiffre ne se reflète pas du tout dans la réalité.
À preuve, 55% des participants à l’enquête estiment que l’épidémie de sida est désormais maîtrisée alors que de nouvelles infections sont signalées chaque jour à travers le monde. Ils sont ainsi 1,2 million à avoir été infectés en 2022.
25 % des jeunes de 15 à 24 ans sont faussement convaincus d’attraper le VIH en buvant dans le même verre qu’une personne infectée. Peu de gens savent par ailleurs qu’il est possible pour une séropositive d’avoir un enfant sans transmettre le virus à ce dernier, et ce depuis une quinze d’années.
…et stigmatisations
« Quand je le précise, on écarte encore les yeux », déclare Florence Thune, directrice générale de l’association Sidaction, citée par RFI. Ces fausses incroyances font tout bonnement le lit à de la stigmatisation envers les malades.
44% des Français seraient mal à l’aise s’ils apprenaient que la personne qui garde leur(s) enfant(s) était séropositive ; un tiers serait mal à l’aise à l’idée de partir en vacances avec une personne séropositive ; et 1 personne sur 4 serait mal à l’aise si son ou sa collègue de travail était séropositive.
Autant de choses confinent les malades au silence, quitte à risquer son aggravation. Cela a concerné 43% des personnes informées de leur séropositivité en 2022, selon Florence Thune.