Gabriel Attal était jeudi à Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, une terre conquise au Rassemblement National (RN), pour soutenir les candidats de Renaissance. Le Premier ministre a tenté de convaincre les électeurs, sans vraiment y parvenir.
Le Rassemblement National (RN) a remporté dimanche les européennes en France avec plus de 30% des suffrages exprimés, loin devant Renaissance (14,6%) et le Parti Socialiste (13,83%). Face à cette défaite amère, Emmanuel Macron a préféré dissoudre l’Assemblée nationale et annoncer l’organisation de législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet 2024.
Les ministres de Macron en opération kamikaze
Si ses ministres n’ont pas apprécié cette décision, qui ouvrirait les portes du pouvoir au RN, ils ont accepté malgré eux de se confronter à l’implacable loi des urnes. Plusieurs membres du gouvernement se sont donc portés candidats aux législatives. Parmi eux le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dans le Nord, le chef de la diplomatie Stéphane Séjourné dans les Hauts-de-Seine ou encore Gabriel Attal dans ce même département.
Gabriel Attal à Boulogne-sur-Mer pour soutenir un candidat Renaissance
En véritable soldat de la Macronie, le Premier ministre s’est rendu jeudi à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) pour soutenir Jean-Pierre Pont, l’un des candidats Renaissance dans la 5e circonscription. Ce député a été élu de justesse en 2022 face au Rassemblement national et à une gauche divisée. Mais le rapport de force a changé depuis lors. En effet, Jordan Bardella vient de réaliser 41 % aux élections européennes dans ce département. Le chef du gouvernement est donc en mission sauvetage.
Gabriel Attal, « pas du genre à baisser les bras »
« Bon courage, parce que ça ne va pas être facile », lui a clairement dit une femme après avoir fait un selfie avec lui. Gabriel Attal a reconnu le fait. Mais, il assure qu’il n’est « pas du genre à baisser les bras », surtout face à l’extrême droite qui menacerait la République et la démocratie françaises. Il se donne « 17 jours et deux week-ends » pour convaincre les Français d’aller voter pour les candidats de Renaissance. « C’est très important qu’on soit sur le terrain et pas dans des histoires d’appareils », souligne le Premier ministre.
Le Premier ministre s’attaque aussi à la gauche
Gabriel Attal dit avoir vu « beaucoup de Français inquiets à l’idée que les extrêmes puissent remporter une majorité et gouverner le pays ». Pourtant, quelques personnes dans la foule lui répondent avoir voté le RN en connaissance de cause. Vraisemblablement, les positions sont tranchées. La diabolisation du parti de Marine le Pen (comme le pensent certains) ne porte plus ses fruits. Plutôt dépité, le locataire de Matignon s’en est également pris à la gauche, qui appelle à une union populaire contre le Rassemblement National.
Le front populaire, « l’accord de la honte » pour Gabriel Attal
Gabriel Attal dit regretter que le Parti Socialiste de Raphaël Glucksmann ait décidé de rejoindre La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc-Mélenchon. Il parle même de « l’accord de la honte » en évoquant l’alliance scellée mercredi pour contrer l’extrême droite. Dans une autre tentative de toucher la corde sensible des électeurs de Boulogne-sur-Mer, le chef du gouvernement a déclaré que c’est dans le Pas-de-Calais qu’il avait effectué son premier déplacement après sa nomination. Tout un honneur…
Les premiers tracts de campagne pas distribués à cause d’une faute d’orthographe
Gabriel Attal a en outre rappelé les mesures du gouvernement en faveur des sinistrés des inondations qui ont touché le département. Il a même rendu visite à un habitant d’Andres victime des inondations. Enfin, le Premier ministre a défendu les réformes d’Emmanuel Macron, comme celle de l’assurance-chômage, très contestée à gauche et qui divise son camp. Mais personne n’a semblé convaincu. Et, comme un mauvais présage, son équipe de campagne n’a pas pu distribuer les premiers tracts, à cause d’une faute d’orthographe…