En difficultés financières depuis quelques années, Le Coq Sportif aurait reçu fin mai un prêt de 2,9 millions d’euros du Comité d’organisation des jeux olympiques. Objectif : lui permettre de financer l’approvisionnement des tenues des JO de Paris 2024.
Selon des informations du quotidien L’Équipe, qui dit avoir consulté un rapport annuel des comptes d’Airesis, Le Coq Sportif a reçu fin mai un prêt de 2,9 millions d’euros du Comité d’organisation des jeux olympiques (Cojo). Cet argent frais devrait permettre à la marque française de financer son besoin en fonds de roulement pour l’approvisionnement des tenues des JO de Paris 2024.
Le Coq sportif devra confectionner 1,3 million de pièces
Le Coq sportif a été choisi en 2020 par le Cojo pour équiper les officiels, les arbitres et les athlètes de l’équipe de France, peu importe la discipline (judo, skateboard, gymnastique, para-athlétisme, rugby-fauteuil, etc.). Le football et l’athlétisme font partie des rares fédérations qui ne sont pas concernées par cet accord. Au total, la griffe tricolore doit confectionner 1,3 million de pièces, dont 150 000 pour la délégation française et 220.000 pièces pour les arbitres et les officiels. Le reste ira au grand public.
Le Coq sportif a déjà reçu un prêt de 10 millions de l’Etat
Airesis, maison-mère, assure que « les livraisons de tenues se terminent », alors que les craintes se renforcent sur sa capacité à tenir les délais. On pense d’ailleurs que le groupe ne se porte vraiment pas bien avec ce nouveau prêt accordé par le Cojo. En mars, il a déjà été sauvé par un prêt de 10 millions garanti par l’Etat pour honorer ses engagements auprès de l’équipe olympique française. Et fin avril, il a obtenu in extremis auprès de l’autorité boursière suisse le droit de décaler d’un mois la publication de ses résultats annuels.
Des pertes sèches pour la marque et sa maison-mère en 2023
Ces faits témoignent des difficultés financières vécues par Le Coq Sportif et son propriétaire suisse. Pour l’exercice 2023, Airesis affiche une perte de 36 millions de francs suisses (37 millions d’euros), quand sa filiale enregistre une baisse du chiffre d’affaires de 20 millions d’euros pour descendre à 121,442 millions d’euros. Mais les déboires ne datent pas d’aujourd’hui. Dans les années 1990 déjà, Le Coq Sportif a failli disparaître. Il a dû son salut à l’homme d’affaires suisse Marc-Henri Beausire, qui l’a racheté en 2005.
Le Coq Sportif redevenu l’équipementier du XV de France
Grâce à son nouveau PDG, l’équipementier a retrouvé des couleurs avec la signature de partenariats emblématiques avec le Tour de France (2012), l’AS Saint-Étienne (2015) puis le XV de France (2018). En 2020, la marque au gallinacé a remporté l’appel d’offres de Paris 2024 devant les géants du secteur. Un juste retour. En effet, elle était le fournisseur officiel de l’équipe de France olympique entre 1912 et 1972. L’entreprise a été créée en 1882. Elle compte actuellement 363 salariés, dont 147 dans son usine de Romilly-sur-Seine (Aube).
Une nouvelle stratégie pour rebondir
Le Coq Sportif prévoit d’utiliser les JO de Paris comme tremplin pour son développement à l’international. Il serait déjà en train de capitaliser sur cet évènement. En dehors de cette compétition, le groupe a lancé une nouvelle stratégie pour rebondir. Il a notamment choisi de se diversifier en se lançant dans les parfums. La filiale d’Airesis mise aussi sur un retour au Made in France dans la filière textile. Par ailleurs, elle a procédé à l’extension de son siège historique à Romilly-sur-Seine. L’objectif est d’augmenter le CA de 20 à 30 %.