Des messages massivement relayés sur les réseaux sociaux attribuent au couple présidentiel ukrainien, l’achat d’une Bugatti aux frais du contribuable en proie depuis aux bombardements russes depuis bientôt deux ans.
Olena Zelenska, l’épouse du président ukrainien Volodymyr Zelensky, se serait-elle offert une Bugatti Tourbillon ? Pour les réseaux sociaux, la réponse ne fait aucun doute. La rumeur s’est répandue sur X notamment, comme une traînée de poudre début juillet.
« Pendant que les Ukrainiens crèvent dans une guerre absurde, Olena Zelenska s’achète une Bugatti Tourbillon à 4,5 millions d’euros lors d’un séjour à Paris. Le contraste entre leur luxe et la misère de l’Ukraine est révoltant », indique un message relayé par un profil aux couleurs de la Russe.
Une autre publication vue plusieurs millions de fois évoque un achat effectué grâce à « l’argent de l’Union européenne et des contribuables ». Pour soutenir cela, les auteurs mettent en avant une prétendue facture au nom d’Olena Zelenska ainsi que le témoignage vidéo d’un employé de Bugatti Paris.
Faux sur toute la ligne
« Avec les représentants de Bugatti automobile, nous avons organisé une présentation privée de Bugatti Tourbillon à la délégation ukrainienne. Cela s’est passé le 7 juin, deux semaines avant l’annonce officielle du modèle », pouvait-on l’entendre dire.
Reste qu’il s’agit d’une fausse affirmation. Ou plus précisément une deepfake, c’est-à-dire une vidéo truquée grâce à l’intelligence artificielle. Il en est de même de la facture présentée pour attester de l’opération.
Elle se caractérise notamment par différents manquements, dont une adresse incomplète, un manque de mentions légales, une charte graphique désuète, entre autres, comme le relève Car Lovers, exploitant de la concession Bugatti.
Menace d’action en justice
Dans un communiqué publié sur son compte Instagram, le 2 juillet dernier, le groupe affirme qu’il n’aurait « jamais autorisé la diffusion d’un tel document », égrenant par ailleurs les « nombreuses incohérences » de la prétendue facture. « Ces informations erronées attireront, nous l’espérons, l’attention de chacun », ajoute-t-il.
Car Lovers agite également la menace d’une action en justice « pour faux, usage de faux, usurpation d’identité et diffamation ». L’enjeu est de taille pour l’entreprise, qui doit préserver sa réputation face à de telles manœuvres.
Derrière cette rocambolesque affaire, se profile manifestement une vaste opération orchestrée de désinformation, visant à discréditer les plus hautes autorités ukrainiennes. Reste à en connaître le ou les instigateur(s). Elle témoigne, si besoin en était, que la guerre ne se mène pas seulement sur le terrain des armes