Houlgate accueille le championnat d’Europe de motoball

Des joueurs de motoball en action.

Houlgate (Calvados) accueille le championnat d’Europe des nations de motoball, du mardi 20 au samedi 24 août 2024. Il y a une compétition pour les séniors et une autre pour les U18. En l’absence des Russes, cadors de la discipline, l’équipe de France fait figure de favoris, face à l’Allemagne, aux Pays-Bas et à la Lituanie.

Houlgate, dans le Calvados (Normandie), accueille du mardi 20 au samedi 24 août 2024 le championnat d’Europe des nations de motoball dans le stade Émile-Langlois. Pendant cinq jours, le bruit des moteurs couvrira souvent les cris des spectateurs, dans cette enceinte qui a l’habitude d’organiser cette compétition atypique mêlant moto et ballon rond.

La Russie, championne en titre du motoball, n’a pas été invitée

Quatre nations se disputent le titre de championnat d’Europe U18 et seniors. Ce sont la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Lituanie, qui essaieront de détrôner la Russie, cador de la discipline. Le pays de Vladimir Poutine a gagné le titre en 2019, la dernière édition en date. Il n’a pas été invité cette année, tout comme la Biélorussie à cause de l’invasion de l’Ukraine. Ce dernier pays a décliné l’invitation.

La compétition a débuté par une cérémonie d’ouverture le mardi 20 août à 11 h, suivie des premiers matchs, notamment entre la France et l’Allemagne. Elle se poursuit jusqu’au samedi 24 août avec la finale U18 à 16 h 30, puis celle des séniors à 19 h. Les parties se déroulent en quatre périodes de 20 minutes pour les séniors et quatre périodes de 15 minutes pour les juniors.

Au motoball, quatre pilotes chevauchent des 250 cm3 et roulent après un ballon

Le motoball se pratique sur un terrain de football, avec les mêmes cages. Pendant la rencontre, les deux équipes qui s’affrontent doivent pousser le ballon dans les buts adverses pour marquer. Un peu comme au football, sauf qu’ici les joueurs sont à moto. De part et d’autre, quatre pilotes montent une 250 cm3 et se battent pour contrôler le ballon d’un kilo et de 40 cm de diamètre. Pour exceller dans ce sport, il faut maîtriser à la fois la conduite de la moto et le football.

Des motos spécialement conçues pour ce sport

Au motoball, seuls les gardiens évoluent à pied, tout comme les arbitres. Au nombre de deux, ces derniers sont assistés de deux juges de lignes. Ils s’installent chacun dans un camp pour ne pas perdre l’haleine. Les motos utilisées sont spécialement conçues pour ce sport. Elles subissent quelques réglages (hauteur du guidon, de la selle et les pousses-ballon) pour convenir à chaque pilote.

Une marque espagnole fabriquait auparavant ces bikes. Mais depuis trois ans, c’est une entreprise allemande qui les monte. Les machines produites Outre-rhin équipent tous les clubs français et la plupart des équipes allemandes, russes, biélorusses, ukrainiennes, néerlandaises et lituaniennes. Si l’Angleterre ne figure pas dans cette liste des principaux pays pratiquant la discipline, c’est bien là-bas que le motoball (comme le football d’ailleurs) a été inventé en 1922.

Houlgate, club historique de France

Après le Royaume-Uni, le motoball s’est largement développé en URSS, grâce à l’État soviétique qui finançait l’intégralité de ce sport. Pour les joueurs et les clubs, cela ne coûtait donc rien. C’est ainsi que la Russie a dominé cette discipline et continue de la dominer avec ses voisines, la Biélorussie et l’Ukraine, d’anciennes républiques soviétiques. En France, les premiers clubs de motoball se sont formés dans l’est dès 1923.

Le plus important à ce jour, le Motoball Club Houlgate (MBCH), a été fondé en 1934 en plein essor de cette pratique. Mais la seconde guerre mondiale a freiné son développement. Pendant plus de cinq ans, les joueurs ont dû ranger leurs machines pour aller aux combats. Après le conflit, ils ont ressorti les motos. La France va alors connaître un âge d’or de ce sport, en comptant jusqu’à cinquante clubs dans la décennie suivante.

Le motoball amorce sa transition écologique

Mais aujourd’hui, il ne reste que 13 équipes, dont le club historique de Houlgate, qui évolue en Élite 1. À l’exception du championnat d’Europe, où les sportifs bénéficient d’un statut semi-professionnel durant quelques jours, le motoball reste un sport amateur le reste de l’année. Les clubs ne survivent que grâce au bénévolat de leurs membres.

Le motoball pâtit de son image de sport pollueur, à cause des nuisances sonores et surtout de l’émission de CO2 (utilisation d’énergie fossile). Face aux critiques, cette discipline a amorcé sa propre transition écologique avec la fabrication de motos électriques. Elle planche parallèlement sur l’usage de nouveaux carburants pour les engins thermiques, tout en travaillant à réduire les bruits.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.