Camaieu renaît de ses cendres, ou presque

Deux ans après sa liquidation judiciaire et son rachat par le groupe Celio, la marque de mode féminine Camaïeu fait son retour en France et en Belgique, mais sous un nouveau nom. Désormais baptisée Be Camaieu, elle a ouvert 12 nouveaux magasins, dont 10 mixant les offres des deux groupes et 2 exclusivement dédiés à Be Camaieu. Ce retour fait grincer des dents ses ex-salariés, qui avaient tous été virés en 2022.

Camaïeu fait son come-back, deux ans après sa liquidation. Celio, son nouveau propriétaire, a ouvert 12 magasins la semaine dernière, en France et en Belgique, mais sous un nouveau nom. L’enseigne est désormais baptisée Be Camaieu, histoire de changer sans vraiment changer…

Pour les ex salariées, Camaieu ne renaît en rien

Créée en 1984 dans le Nord, l’enseigne de prêt-à-porter avait été liquidée en 2022, jetant ses 2 600 salariés au chômage. Les frères Laurent et Marc Grosman, propriétaires de Celio, ont seulement acheté le nom de la marque pour 1,8 million d’euros. Ils n’ont donc pas repris le personnel, ni les locaux de l’entreprise et les 500 magasins fermés. Pour le retour, Celio n’a réembauché que dix ex salariés.

Ce choix laisse un goût amer aux anciens employés, qui se demandent si on peut encore parler d’un retour. Ils s’interrogent d’autant que près de la moitié des ex salariés de Camaïeu restaient sans emploi en juillet dernier, selon le mandataire judiciaire. « Elle ne renaît en rien. C’est juste une nouvelle histoire. Cependant, je leur souhaite une belle réussite », a déclaré Fanny, une ancienne collaboratrice qui a fait pratiquement toute sa carrière à Camaïeu.

Be Camaïeu « pas responsable du passé », mais « de l’avenir »

D’ex employées ont créé un groupe sur les réseaux sociaux sous le nom de « Camaïeuttes » pour se soutenir et s’entraider. La page privée compte 1.100 personnes. Ses membres y expriment leurs sentiments après cette réouverture sans rappel des effectifs. Certaines employées disent avoir « mal au cœur », quand d’autres évoquent une « grosse nostalgie depuis cette annonce ».

Interrogé sur cette situation, le patron de Celio Sébastien Bismuth affirme que l’ouverture permet plutôt la création d’une nouvelle entreprise française et d’une centaine d’emplois. « C’est tout l’écosystème autour de nous qu’on fait travailler en France », argumente-t-il. Et il tient à préciser : « On n’est pas responsables du passé, on est responsables de l’avenir ».

Une offre mixte (femme/homme/enfant)

Pour des spécialistes, Celio prend des risques en rouvrant Camaïeu, alors que le secteur du prêt-à-porter souffre des arbitrages dus à l’inflation. Peut-être est-ce pour ça que le groupe y va à tâtons. Il ouvre dans un premier temps 12 points de vente, dont 10 « Be Store », dans lesquels on retrouve l’offre Celio et Be Camaïeu. Ces boutiques se situent à Anglet BAB2 (Pyrénées-Atlantiques), Cergy 3 Fontaines (Val-d’Oise), Creil St Maximin (Var), Euralille (Lille), Evry 2 (Essonne), L’Isle d’Abeau (Isère), Metz Waves (Moselle), Rosny 2 (Seine-Saint-Denis), Valence Les Couleures (Drôme) et Vannes (Morbihan).

Les deux autres magasins sont exclusivement dédiés à Be Camaïeu. Ils se trouvent à Compiègne, dans un ancien magasin historique Camaïeu, et dans le centre commercial Westfield Vélizy 2. Dans ces nouveaux points de vente, les collections féminines côtoient désormais celles des hommes. L’offre mixte (femme/homme/enfant) est devenue aujourd’hui un standard international dans le prêt-à-porter. Il faut donc suivre la tendance pour ne pas se laisser distancer par des concurrents agressifs comme Zara, H&M et Uniqlo.

 

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