L’ancienne légende du football africain a récemment fait les choux gras de la presse et des réseaux sociaux, non pas pour ses exploits sur le terrain, mais pour une anecdote qui semble sortir tout droit d’un conte de fées.
« J’ai dit à Leonardo, qui était mon entraîneur : ‘Écoute Léo, Linate (nom de l’aéroport de Milan, ndlr) ferme à telle heure. À la 45e minute, j’aurai déjà marqué trois buts. Débrouille-toi, vous allez défendre' ».
Samuel Eto’o ne pouvait cacher sa fierté en racontant récemment, une anecdote concernant son passage au club italien de l’Inter Milan. Selon ses dires, l’ancien attaquant camerounais aurait négocié avec son entraîneur de l’époque, Leonardo la possibilité de quitter le terrain à la mi-temps d’un match.
Une sortie motivée notamment par un rendez-vous à Paris, dans la capitale française, afin d’y faire la fête. En contrepartie de cette requête, l’ancien joueur actuellement à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), aurait promis de marquer trois buts avant le coup de sifflet de la première période.
Entre fiction et réalité
« À la 38e minute, j’avais déjà mis trois. À la mi-temps, il (Leonardo) m’a remplacé, je suis parti et j’ai pris mon avion« , a-t-il conclu dans cet entretien diffusé le 4 septembre dernier sur la chaîne YouTube d’ESN Media, sous les regards subjugués de ses interlocuteurs.
Parmi ceux-ci figuraient la star franco-camerounaise du MMA, Cédric Doumbè, les footballeurs internationaux français Mike Maignan et Aurélien Tchouaméni entre autres. Une histoire digne d’un scénario hollywoodien qui a tout de suite fait le tour des réseaux sociaux.
Reste qu’aucun élément ne corrobore cette version des faits. Aucune trace dans les archives d’un tel match ou même d’une telle performance sous les ordres de Leonardo. On peine même à identifier à quelle rencontre Samuel Eto’o fait réellement référence.
Une tendance à l’exagération ?
Certes, l’ancien multiple Ballon d’Or africain a bien réalisé un triplé en 2010-2011, mais c’était en Ligue des Champions contre le Werder Brême, avec notamment Rafael Benitez, le prédécesseur de Leonardo, comme coach de l’Inter Milan.
Par ailleurs, les buts avaient été marqués aux 21e, 27e et 81e minutes, rendant impossible le scénario décrit par Eto’o. L’anecdote du patron de la Fecafoot se révèle donc être une pure invention, un mélange de souvenirs déformés.
Dans le désir – conscient ou inconscient – de magnifier davantage une carrière déjà exceptionnelle à tout point de vue ? En a-t-il seulement besoin, le cas échéant ?