Nouveau gouvernement : Michel Barnier ne veut plus de couac

Michel Barnier

Après les discordances en milieu de semaine et les recadrages qui s’en sont suivis, Michel Barnier veut affirmer son autorité. À l’occasion d’une réunion de son gouvernement à Matignon ce vendredi, le Premier ministre a mis les choses au clair. Il a appelé ses ministres à observer un relatif silence et à prendre des mesures responsables.

Michel Barnier a réuni vendredi son gouvernement pour s’accorder sur la feuille de route qu’il doit présenter à l’Assemblée nationale ce mardi 1er octobre. Durant ce séminaire de plus de trois heures (de 15h à 18h) à l’hôtel Matignon, le Premier ministre a tenté d’asseoir son autorité après les fausses notes et les recadrages de ministres cette semaine.

Antoine Armand accepte de recevoir Marine Le Pen

Mardi, Michel Barnier a rappelé à l’ordre son nouveau ministre de l’Économie Antoine Armand. Celui-ci avait exclu la veille Marine Le Pen des discussions sur le budget, prétextant que le Rassemblement (RN) ne faisait pas parti de l’arc républicain. Le chef du gouvernement a rappelé au jeune macroniste que « Marine Le Pen est présidente d’un groupe très important à l’Assemblée nationale » et qu’à ce titre elle doit être respectée et écoutée.

Bruno Retailleau (LR) et Didier Migaud ont affiché leurs divergences

Après les remontrances, le nouveau locataire de Bercy a dû rétropédaler et promettre de recevoir la présidente du parti d’extrême droite. Le camp présidentiel a peu goûté à ce recadrage, évoquant une honteuse soumission de Barnier à Marine Le Pen. Vendredi, le Premier ministre a aussi réconcilié deux autres ministres qu’il avait également rappelés à l’ordre. En l’occurrence Bruno Retailleau (LR) et Didier Migaud (ex-PS), ministre de l’Intérieur et garde des Sceaux.

Michel Barnier a aplani leurs dissensions

Retailleau et M. Migaud ont affiché leurs oppositions cette semaine sur les questions de sécurité et d’autorité. A l’issue du séminaire gouvernemental, le ministre de la Justice s’est dit prêt à travailler avec son collègue de l’Intérieur pour voir comment « faire évoluer l’arsenal juridique » après la mort de l’étudiante Philippine, 19 ans. Le suspect de ce meurtre, Taha O., un Marocain de 22 ans sous le coup d’une OQTF, a été interpellé en Suisse le 24 septembre.

Plus de sortie dans les médias nationaux jusqu’à nouvel ordre

Après avoir arrondi les angles entre Retailleau et Migaud, Michel Barnier a demandé à tous de se taire pendant un certain temps. Selon son directeur de cabinet, Jérôme Fournel, il ne veut entendre ses ministres dans les médias nationaux, sauf accord express de Matignon. Tout le monde doit désormais se concentrer sur les dossiers urgents, en particulier le budget, dont le Premier ministre a envoyé une copie provisoire au Conseil d’Etat ce vendredi. Le Conseil l’examinera pour avis, avant la présentation du texte à l’Assemblée, la semaine du 9 octobre.

Michel Barnier insiste sur la « crédibilité » en matière de budget

Avant cela, le 1er octobre, Michel Barnier doit prononcer sa déclaration de politique générale devant les députés. Le chef du gouvernement a beaucoup insisté sur la nécessité d’avoir une « crédibilité » en matière de budget. Ainsi, il a invité les ministres à « être lucide sur la réalité sans être fataliste », même si « la situation de la France est très grave sur le plan budgétaire et financier ». Aussi, Barnier leur a demandé de « prendre des mesures responsables » et « pas toujours populaires ». Mais le NFP et le RN les attendent de pied ferme.

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