Le milliardaire américain est devenu, fort de ses près de 200 millions d’abonnés, l’un des plus puissants canaux de transmission de fausses informations, à travers son réseau social.
Dans le monde tumultueux des réseaux sociaux, Elon Musk se démarque comme le champion de la désinformation. D’après une récente analyse de NewsGuard, une organisation américaine d’évaluation des sites d’information selon leur crédibilité, le milliardaire use fréquemment de son influence sur X, son réseau social, pour diffuser de fausses informations.
L’étude dévoilée le 27 septembre, par NewsGuard et portant sur les six premiers mois de l’année en cours, révèle un schéma sans équivoque. À savoir que Musk propage non seulement des fake news, mais il participe de par sa notoriété à accroître de manière significative l’audience de nombreux acteurs du phénomène.
Les données indiquent en effet que quatre des cinq comptes avec lesquels l’homme d’affaires décrit comme libertaire, a interagi le plus souvent au cours de la période considérée, sont des diffuseurs récurrents de fausses nouvelles.
Un coup de projecteur préjudiciable
Ces comptes, tous affiliés à la branche de la droite conservatrice américaine dont le candidat républicain à la présidentielle Donald Trump représente le porte-étendard, ont tous été épinglés pour avoir relayé au moins sept affirmations fausses chacun ces derniers mois.
C’est le cas de « @EndWokeness », « @WallStreetSilv », « @stillgray » et de « @libsoftiktok ». Mais ce qui frappe le plus, c’est l’impact considérable desdites interactions. Avec plus de 199 millions d’abonnés, Elon Musk dispose d’une caisse de résonance à peu d’équivalent sur X, faisant de lui l’une des personnalités les plus suivies au monde.
De fait, chaque republication ou commentaire de sa part propulse ces comptes controversés vers de nouveaux sommets de notoriété. Ainsi, @EndWokeness a vu son nombre d’abonnés bondir de 30% en seulement six mois, passant de 2 à 2,6 millions de followers entre janvier et juin, selon NewsGuard.
Une croisade envers et contre tous
Cette croissance exponentielle contraste fortement avec la stagnation des comptes observée chez des médias traditionnels sur la même période. Pour preuve, le New York Times n’a gagné que 0,05% d’abonnés, tandis que le Wall Street Journal en a lui carrément perdu.
Parmi les narratifs promus par ces comptes, on trouve des affirmations aussi fantaisistes que dangereuses : des migrants haïtiens mangeant des animaux de compagnie à Springfield dans l’Ohio, ou encore l’utilisation de poupées en silicone pour simuler des victimes palestiniennes durant le conflit israélo-palestinien.
De quoi susciter des questions quant à la responsabilité des médias sociaux alors que le climat politique tendu et plus polarisé que jamais outre-Atlantique incite à la retenue. Elon ne semble cependant pas s’en inquiéter outre-mesure. Il est manifestement embarqué dans une croisade visant à faire élire Trump quoi qu’il en coûte.