La vice-présidente des États-Unis et candidate démocrate à la présidentielle agite son passé d’employée chez le célèbre fast-food sans qu’on ne puisse y trouver trace nulle part, pour l’instant.
Kamala Harris a-t-elle travaillé chez McDonald’s ? La question pourrait paraître « saugrenue » au regard du pedigree de l’intéressée, passée de procureure générale de Californie à la vice-présidence des États-Unis, puis à candidate du parti démocrate à la présidentielle du 5 novembre prochain, pour tout résumer.
Mais face dans une course présidentielle donnée comme l’une des plus serrées depuis longtemps, le moindre sujet est saisi par les candidats pour s’attaquer mutuellement. C’est ainsi que le candidat républicain Donald Trump exècre de l’idée d’imaginer Harris en service chez McDonald’s.
Lui le riche héritier d’un magnat de l’immobilier new-yorkais. « J’ai désormais travaillé quinze minutes de plus que Kamala, elle n’a jamais travaillé ici », raille ainsi l’ancien président américain, dimanche 20 octobre, vêtu d’un tablier dans McDonald’s de Feasterville, en Pennsylvanie, en train de servir la clientèle.
Entre affirmations et zones d’ombre
Dans ses meetings comme dans ses vidéos de campagne, elle évoque régulièrement ce job d’été de 1983, durant lequel elle aurait appris à faire cuire les frites, servir des glaces et gérer la caisse. Un récit censé séduire l’électorat populaire au détriment de son adversaire qualifié à souhait de candidat « au service des fortunés ».
Problème, rien ne permet aujourd’hui de corroborer cette expérience chez le géant de la restauration rapide. Les efforts pour y parvenir n’ont pourtant pas manqué de la part des médias américains depuis l’éclatement de la polémique.
Le site de fact-checking Snopes, le Washington Post ou même le New York Times (NYT) pour ne citer que ceux-là, sont tous parvenus à la même conclusion : le job d’été de Harris chez McDonald’s reste à démontrer. Pour cause, elle n’en fait mention, ni dans ses mémoires encore moins dans ses livres.
Une preuve qui ne passe pas
Mieux, son CV de 1987, déterré par le Washington Free Beacon – un média conservateur, faut-il le préciser –, ne mentionne pas cette expérience. Dans le même temps, l’équipe de campagne de la candidate peine à fournir des preuves tangibles.
Un seul témoignage vient étayer sa version, dans le NYT dimanche 20 octobre : celui de Wanda Kagan, une amie de lycée, qui affirme se souvenir de cet emploi d’été et en avoir discuté avec la mère de la candidate, décédée en 2009.
Pour ne rien arranger, McDonald’s, seule à même de trancher définitivement le débat, refuse obstinément de répondre aux sollicitations des médias. De quoi faire le bonheur des médias conservateurs, prompts à y voir la confirmation de leurs soupçons.