Mythes et réalité du smartphone comme espion

Alors que la question de la surveillance des habitudes de l’utilisateur par les smartphones ne cesse d’alimenter les conversations, démêlons le vrai du faux.

Avec l’évolution de la technologie, les smartphones, sont devenus bien plus que des outils de communication classique tels que théorisés autrefois. Leur pouvoir se serait ainsi décuplé, les transformant en véritables systèmes de surveillance, voire d’espionnage de nos moindres faits et gestes.

Si cela n’est pas complètement faux, la réalité est bien plus nuancée, comme l’explique un récent article du journal Le Parisien. D’emblée, il convient de battre en brèche une idée reçue particulièrement tenace : à savoir que votre smartphone ne vous écoute pas en permanence à votre insu.

Il n’existe aucune étude digne du nom susceptible de prouver ce fait dont les conséquences pourraient très vite virer à la paranoïa pour certains. Le smartphone n’est pas, du moins jusqu’à ce jour, une sorte de machine indépendante de son utilisateur.

C’est un appareil électronique qui obéit aux actions de ce dernier. De fait, chacun de nos actes peut contribuer à lui donner plus ou moins de pouvoir sur notre vie quotidienne. D’autant plus dans un contexte où les données personnelles se révèlent être de véritables trésors pour des firmes publicitaires entre autres.

L’accès au microphone, une donnée personnelle peu considérée

C’est ainsi que certaines applications peuvent se retrouver à nous espionner après avoir expressément requis notre consentement à cet effet. Pensez par exemple aux applications nouvellement installées qui demandent l’accès à notre micro au moment de leur tout premier lancement.

D’où l’importance de se montrer plus vigilants lors de l’installation d’applications, en s’assurant notamment que les autorisations demandées sont vraiment nécessaires au bon fonctionnement des services.

Plutôt que d’accepter de façon systématique et automatique les conditions d’utilisation, il conviendrait de prendre le temps de les lire afin de comprendre les types de données qui seront collectées et utilisées.

Le véritable réseau d’espionnage numérique

Mais la réalité de la surveillance exercée sur nous par nos smartphones est ailleurs, et sans doute plus pernicieuse. Les applications que nous utilisons quotidiennement communiquent entre elles dans ce que Le Parisien qualifie de « Far West numérique ».

« Il est techniquement possible de créer des passerelles entre deux applications à condition qu’elles l’autorisent des deux côtés », indique Renaud Feil, président de Synacktiv, une société française spécialisée en sécurité offensive.

Selon le journal francilien, les données collectées ne sont plus cantonnées à une seule application, mais échangées au sein d’écosystèmes appartenant aux mêmes géants de la tech, à l’image de Facebook, Instagram et WhatsApp détenues par Meta.

Par ailleurs, le WiFi peut servir de passerelle à l’échange de données entre appareils fonctionnant sur le même réseau. Enfin, il est important de savoir que même le « mode avion » ne garantit pas une déconnexion totale : certaines fonctionnalités comme le NFC ou le GPS continuent de fonctionner.

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