La présidence de la République tente de vanter la destination France alors que le pays souffre d’un récent déficit d’attractivité économique, selon un nouveau rapport.
Telle une réponse à un mauvais présage, le président français Emmanuel Macron a réuni autour de lui, vendredi dernier selon Le Parisien, une trentaine de patrons d’entreprises, pour un déjeuner pas comme les autres.
Au menu des sujets abordés avec ces « happy few » tous dirigeants d’intérêts de plusieurs milliards de dollars, à en croire l’entourage du chef de l’État cité par le journal francilien, le marketing autour de la France comme une destination propice aux affaires.
Difficile de dire si les invités ont été séduits par l’initiative, mais on peut dire sans risque de se tromper que celle-ci vient à point nommé. Elle intervient en effet alors que le cabinet EY (Ernest & Young) révèle dans son dernier rapport publié ce mardi 19 novembre 2024, la perte d’attractivité française.
Le pays de Marianne désigné au cours des cinq dernières années comme la place forte européenne en matière d’investissements économiques, serait en train de voir son étoile pâlir. Particulièrement depuis le mois de juin, selon des témoignages recueillis auprès de 200 investisseurs présents dans 25 pays différents.
Un contexte chaotique
Ceux-ci évoquent notamment le climat politique en pleine déliquescence depuis début juin justement et cette dissolution surprise de l’Assemblée nationale par le président Macron. Ce qui a engendré un nouveau parlement plus clivant jamais et donc peu propice à des consensus pourtant indispensables vu le contexte.
Par exemple sur la question du Budget – autre motif d’inquiétude évoqué dans le rapport – dont l’orientation reste pour l’heure une énigme alors que les débats s’ouvrent ce mardi.
« Avant, ils (les investisseurs) avaient confiance dans la ligne économique ; là, c’est quoi la ligne économique de Michel Barnier (le Premier ministre ? », se demande un ancien membre du gouvernement, pour illustrer l’ampleur de la gravité de la situation.
Une course contre la montre
Car si EY précise qu’aucun des projets d’investissements prévus sur le territoire français n’a pour l’heure été annulé, la menace pointe plus que jamais à l’horizon.
D’autant que 49% des patrons interrogés avouent avoir réduit la voilure s’agissant des investissements dans l’Hexagone, évoquant une atmosphère comparable à celle du Royaume-Uni post-Brexit en 2016 et des impôts toujours plus hauts.
Ironiquement, ce sont à en croire le rapport, les Britanniques qui disputent à la France sa place de destination phare en Europe. À tel point qu’une offensive agressive serait d’ores et déjà en cours afin de ramener vers Londres des sièges de multinationales parties ces dernières années, selon Le Parisien. C’est peu dire que la bataille pour l’attractivité ne fait que commencer.