Donald Trump et l’impossible quête d’un troisième mandat

Le président fraîchement élu évoque l’hypothèse d’un nouveau mandat à la tête des États-Unis alors que la Constitution américaine l’interdit expressément.

Donald Trump pourrait-il briguer un nouveau mandat, au-delà de 2028 ? Le Républicain de retour à la Maison Blanche à compter du 20 janvier 2025 à la suite de sa victoire du 5 novembre dernier, en caresse en tout cas l’idée.

Au point de s’épancher publiquement sur le sujet. « Je pense que je ne me représenterai pas, à moins que vous ne vous disiez ‘il est bon, nous devons envisager autre chose’ », a-t-il déclaré le 13 novembre à Washington en marge d’une rencontre avec des élus républicains de la Chambre des représentants.

Cela succède à au moins deux autres sorties du même genre, d’abord en mai puis en juillet de cette même année, de la part de l’intéressé, chaque fois sous forme d’une boutade. De quoi suggérer l’idée qu’il pourrait éventuellement envisager cette possibilité.

D’autant que, comme le suggère le représentant démocrate Dan Goldman cité par le New York Times (NYT), ces « plaisanteries » de Trump masquent en réalité des intentions beaucoup plus sérieuses qu’il ne faut pas prendre à la légère.

Une limite constitutionnelle claire

Cet ancien procureur lors du premier impeachment du nouveau président a ainsi déposé le mois dernier une résolution visant à réaffirmer l’impossibilité d’une telle initiative. Car comme le stipule 22e amendement de la Constitution américaine ratifié en 1951, « Nul ne peut être élu à la présidence plus de deux fois ».

Et cette disposition s’applique également aux présidents ayant effectué des mandats non consécutifs, précise la résolution de Dan Goldman. Cela inclut donc Donald Trump, dont le second mandat commence cette année, après le premier exercé entre 2016 et 2020.

Une limite constitutionnelle claire et infranchissable ? Selon Kimberly Wehle, professeure de droit constitutionnel à l’Université de Baltimore interrogée par le New York Times, bien que Trump ait démontré sa capacité à « faire plier » certains aspects de la Constitution, notamment grâce à sa majorité conservatrice à la Cour suprême, la modification du 22e amendement reste un obstacle quasi insurmontable.

Une exception nommée Roosevelt

En effet, une telle réforme nécessiterait une majorité des deux tiers dans les deux chambres du Congrès – bien au-delà de la majorité républicaine étriquée actuelle –, ainsi que la ratification par les trois quarts des assemblées législatives des 50 États américains.

Des conditions plutôt drastiques mises en place par les pères fondateurs de la nation américaine afin de prévenir les velléités de toute-puissance de la part d’un président. « Il y avait une préoccupation concernant l’enracinement du pouvoir sous une forme monarchique« , explique Kimberly Wehle, à propos du 22e amendement suscité par l’ère Franklin Delano Roosevelt.

Ce dernier est le seul président américain à servir plus de deux mandats, étant élu à quatre reprises. En 1932, 1936, 1940 et en 1944, avant sa mort un an en 1945 au début de son quatrième mandat.

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