Les entreprises françaises dans la tourmente

Le paysage entrepreneurial hexagonal est traversé par de profondes inquiétudes dues à de nombreux facteurs, dont l’incertitude politique et la baisse de la demande entre autres.

Il ne fait pas bon de vivre en France en ce moment, tant le pays, frappé par une crise politique sans précédent dans l’histoire de la cinquième république, nage dans le doute. Pour les patrons d’entreprise, c’est le grand brouillard alors que chaque gouvernement vit sous la menace d’une motion de censure.

La situation est d’autant plus préoccupante pour ces agents économiques que le cadre budgétaire et fiscal français reste illisible. La confiance se retrouve ainsi au plus bas comme en témoigne Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance, qui recommande dans Le Monde, « un choc » à cet effet.

L’homme sait certainement de quoi il parle, son groupe ayant pu constater les dégâts de cette crise de confiance à travers la dernière enquête de conjoncture menée auprès de 5 000 TPE-PME. L’étude dont les résultats ont été dévoilés le 9 janvier 2025, pointe une préoccupation du secteur entrepreneurial français due à la chute de la demande.

Cela concerne notamment l’industrie, le tourisme et le commerce. À cet effet, le témoignage de François Thuilleur, PDG de Paredes-Orapi, groupe spécialisé dans les produits d’hygiène, est particulièrement éloquent. Il confie au journal avoir vu sa clientèle lever le pied, l’une après l’autre.

Un effet domino terrible

« Les hôpitaux publics, l’un de nos plus gros clients, n’ont plus de budget du tout et font du déstockage. Les 2 300 Ehpad que nous fournissons sont en grande difficulté financière. L’industrie agroalimentaire a interrompu les contrats d’intérim. C’est autant d’équipements de protection et d’hygiène en moins », regrette-t-il notamment.

Conséquence de cette frilosité ? L’activité de l’entreprise essuie une baisse de 8 à 10%. De quoi prendre des mesures de restriction, dont le non-remplacement de certains départs naturels parmi ses 1 200 salariés.

Le marché de l’emploi n’est pas épargné. David Beaurepaire, directeur délégué d’Hellowork, un acteur majeur du secteur, constate dans les colonnes du Monde, une dégradation significative depuis la rentrée 2024, avec une chute de 8% des offres d’emploi en CDI, soit 100 000 offres de moins qu’en 2023.

Menace de faillite sans précédent

Cette baisse, la plus marquée depuis le printemps 2020, contribue à la détérioration du moral des Français, comme en témoigne l’indicateur de l’Insee qui a encore perdu un point en décembre pour s’établir à 89.

Dans ce contexte, les économistes de BNP Paribas cités par Le Monde, s’alarment d’une destruction de près de 100 000 emplois dans le secteur privé en 2025, de quoi porter le taux de chômage à 8,5% d’ici la fin de l’année, contre 7,4% actuellement.

Cette dégradation s’inscrit dans un contexte de multiplication des faillites d’entreprises. L’année écoulée s’étant d’ores et déjà distingué avec 66 422 entreprises entrer en procédure judiciaire, soit une hausse de 28% par rapport à 2023. Cela fait 260 000 emplois en péril, selon le BPCE, groupe coopératif de banque universelle et d’assurance.

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